«L’accession, on y croit toujours»

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Quelles sont les chances du doyen des clubs de Bouira, le MBB, d’accéder en division Inter-régions ? C’est la question qui taraude ses fervents supporters. 

En effet, le MBB, avec sa nouvelle équipe à sa tête Nordine Hamadi, s’est fixé comme objectif de jouer l’accession. Il y fut encouragé par les promesses et engagements des pouvoirs publics de le soutenir matériellement et financièrement pour réaliser ce rêve tant attendu par les Bouiris. Aujourd’hui, le club est parmi le peloton en tête, il occupe la troisième place avec 37 points, à quatre points du leader, l’ES Ben Aknoun, et un seul point du dauphin, l’IR Birmandreis. Néanmoins, les choses n’avancent pas comme il se doit, l’aide tant promise n’arrive toujours pas. C’est e que déplore le président du CSA MBB, Nordine Hamadi, qui nous a accordé cet entretien.

La Dépêche de Kabylie : Avant tout, quelle est la situation actuelle du club après 21 journées disputées ? 

Hamadi Nordine : Le club occupe la troisième place, à quatre points du leader. Nous gardons intactes nos chances pour l’accession, malgré le fait que les moyens ne suivent pas. Nous avons obtenu la somme de 13 millions de dinars entre le BP (trois millions de DA) et le BS (un peu plus de 9 millions de DA), octroyés par l’APC de Bouira en Juillet et Août derniers. Ajoutez à cela les frais d’engagement attribués par l’APW. L’argent a été utilisé pour l’octroi des équipements, matériel, l’assurance des quelque 500 Athlètes des cinq disciplines sportives que compte le Mouloudia, ainsi que pour les indemnités des joueurs. Mais en dehors de cela, aucun sou n’est entré dans la caisse de l’équipe et je défie quiconque de dire et prouver le contraire.

La somme promise est-elle suffisante pour réaliser l’objectif tracé qu’est l’accession et où en est-on avec les engagements des pouvoirs publics ?

En début de saison, nous avons établi un budget prévisionnel de 45 millions de dinars pour pouvoir prétendre jouer l’accession, y compris l’antécédent des dettes de l’équipe qui s’élève à presque un million de DA. Or, à la date d’aujourd’hui, nous avons obtenu à peine 14 millions de DA, soit 25 % du budget prévisionnel. Dites-moi comment l’on pourrait avancer avec ça ? Actuellement, les résultats sont là mais les moyens ne suivent pas. Sincèrement, nous ne pouvons pas rivaliser avec des clubs algérois qui sont en force dans ce championnat, à l’instar de l’ES Ben Aknoun qui occupe la première place et qui a déjà dépensé plus de trois milliards de Centimes. Nous dépensons une moyenne de 150 000 DA chaque week-end répartis entre la restauration, le transport, le médecin et les services de sécurités, en plus des amendes des joueurs. Néanmoins, nous restons confiants quant aux engagements des pouvoirs publics pour pouvoir gérer cette phase retour et les dix rencontres qui restent. Nous sommes optimistes.

Ne pensez vous pas qu’aujourd’hui, l’accession est quelque peu compromise ?

Non, nous sommes toujours sur la bonne voie. Le football cache beaucoup de surprises, nous y croyons et nous jouerons toutes nos chances jusqu’au bout. N’oubliez pas que l’actuel leader, Ben Aknoun, a été tenu en échec à domicile par Birmandreis puis battu la semaine dernière par le DRB Baraki. Ajoutez à cela le fait qu’il reste dix matchs à disputer et il y a cinq à six équipes classées au bas du tableau qui ne vont pas lâcher facilement. Donc, il faut entretenir l’espoir. Une chose est sûre, il y a une bonne entente entre le staff dirigeant et les joueurs qui ne nous mettent pas la pression et font preuve de patience quant au retard de leurs indemnités. De notre côté nous essayons d’être réglos. Pas plus loin que la semaine dernière, l’ensemble des joueurs ont obtenu la prime du match remporté face à Boudouaou, déboursée de la poche des dirigeants eux-mêmes. Au jour d’aujourd’hui, la caisse de l’équipe est carrément vide.

Hormis les moyens, pensez-vous que le MBB compte un effectif assez riche pour prétendre jouer l’accession ? 

Pas vraiment, c’est d’ailleurs notre problème. Nous comptons réellement un déficit dans l’effectif qui ne dispose même pas de doublures. Dès que nous avons un blessé nous avons du mal à le remplacer. En outre, nous avions commencé la préparation d’intersaison en retard. Avec les engagements des pouvoirs publics qui ont affiché leur volonté d’aider le club et de l’encourager à tracer comme objectif l’accession, nous nous sommes décidés à mettre le paquet et avons procédé au recrutement, tous azimuts, de joueurs. Et le choix de certains éléments n’a pas été pas bien réfléchi.

Le club est sans entraîneur depuis l’entame de la phase retour et plusieurs incidents ont émaillé la rencontre face à l’ES Ben Aknoun.

Songez-vous à recruter un nouvel entraîneur ? 

Pour le moment, nous maintenons l’entraîneur adjoint Larbi Kettaf qui est un enfant du club qui a fait ses preuves. Néanmoins, nous songeons à faire appel à un entraîneur local pour terminer la saison avec lui. 

On vous laisse conclure…

Nous allons faire en sorte de maintenir cette même dynamique et motivation et nous continuerons à travailler avec sérénité et abnégation jusqu’à l’ultime journée. Il reste dix matchs à jouer, soit 30 points en jeu. Il est encore tôt pour dire quoi que ce soit, mais il faut que les moyens suivent. Nous gardons toujours cet espoir de voir les pouvoirs publics réagir, notamment monsieur le wali. Nous restons confiants. D’ailleurs, nous avons beaucoup apprécié son déplacement au stade Bourouba Said où il s’est longuement entretenu avec les joueurs en plein séance d’entraînement. Une visite qui les a beaucoup motivés d’ailleurs.

 Entretien réalisé par A M’hena

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