«L’islam de nos ancêtres seul rempart contre l’extrémisme religieux»

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S’exprimant devant les imams et les cadres de son secteur, avant-hier, à la Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a fait remarquer que « le retour à l’islam pratiqué et légué par nos ancêtres reste le seul rempart contre l’extrémisme religieux », en estimant que la région de Béjaïa de rite Malikite pouvait, de par son histoire, faire renaître cet islam qui cimente la nation.

Mohamed Aïssa a, par ailleurs, mis en gade ceux qui utilisent la religion à des fins politiques et autres en instrumentalisant les enfants au nom de l’islam. «Nous ne voulons pas de ces gens qui viennent nous dire sur des plateaux de télévisions ou des CD que nous ne sommes pas des sunnites. Notre pays ne doit aucunement être une terre de confrontation religieuse et nous avons confiance en nos imams pour faire de l’Algérie une terre de communion», a-t-il dit, tout en faisant le parallèle entre Cordoue et Béjaïa. «Nous étions à l’origine de l’esprit de Cordoue, et c’est cet esprit que je recherche en mon nom et au nom des institutions de la République. Nous voulons un islam du juste milieu», a-t-il soutenu. Pour lui, le pupitre le mieux indiqué pour faire renaître l’esprit de Cordoue, que même les autres religions monothéistes espéraient, est à Béjaïa. Évoquant le volet formation des imam-muftis, le ministre des Affaires religieuses a indiqué que «les réformes exigent beaucoup de temps et d’efforts.» Néanmoins, a-t-il expliqué le planning mis sur pied «avance bien», d’autant que les ressources humaines existent. «Cette formation se basera sur les imams-muftis. Nous allons en avoir cinquante et de grade universitaire. Pour le moment nous n’avons pas d’instance pour décréter des fatwas. Sa mise en place exige une composante multidisciplinaire ; ça sera de l’exégèse coranique ; on va le faire à l’algérienne de manière à répondre aux aspirations de nos concitoyens», a-t-il expliqué en soulignant que son département travaille à construire des mosquées «pôle d’excellence» dans les 48 wilayas du pays. Ces institutions religieuses, a-t-il détaillé seront dotées d’une salle de prière ouverte aux deux sexes, des classes d’enseignement du Coran tel que pratiqué par nos ancêtres, des salles de cours, une bibliothèque, une salle multiservices où seront diffusés notamment des films documentaires sur la révolution algérienne. Le ministre des Affaires religieuses qui a, dans un premier temps, présidé à l’ouverture de la Journée de formation des cadres de son secteur organisée à la Maison de la culture de Béjaïa, s’est rendu ensuite dans les communes de Darguina et Boukhlifa, où il a inspecté respectivement le chantier de construction d’une mosquée et l’inauguration d’une autre. De retour au chef-lieu de wilaya, Mohamed Aïssa a inauguré une autre mosquée au quartier Tala-Markha.

Dalil S.

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