Les amphithéâtres de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou resteront vides aujourd’hui.
La raison est que le mouvement de grève enclenché le 11 février dernier par les enseignants chercheurs affiliés au syndicat du supérieur (CNES) va continuer étant donné que leurs revendications socioprofessionnelles n’ont pas été satisfaites. Selon le coordinateur local du syndicat, M. Samy Hassani Ould Ouali, une réunion se tiendra aujourd’hui entre les trois partenaires, à savoir les enseignants, les fonctionnaires (ATS) et les étudiants, pour débattre des suites à donner au mouvement et qui seront soumises à l’assemblée générale qui se tiendra demain. « C’est l’assemblée générale qui décidera de la reprise ou non des cours », nous déclarera M. Ould Ouali. Pour ce qui est de la délégation dépêchée par le ministère de l’Enseignement supérieur à Tizi-Ouzou, constituée de l’inspecteur général et du directeur chargé de l’amélioration du cadre du travail, elle n’a apporté aucun plus à la situation et celle-ci aurait même empiré à entendre M. Ould Ouali : « Nous nous sommes réunis avec cette commission, mais elle na rien apporté de plus à nos doléances et aucune décision ne nous a été notifiée. Pire encore, c’est à travers la presse que nous nous sommes tenus au courant », s’indignera notre interlocuteur. Les protestataires à travers leur porte-parole disent vouloir aller jusqu’au bout : « Nous envisageons de faire un compte-rendu au Premier ministre en réitérant notre demande d’audience. Un sit-in est également prévu devant le palais du gouvernement. Ces deux actions ont été retenues durant l’assemblée générale qui s’est tenue avant les vacances de printemps ». Rappelons que les grévistes demandent, entre autres : l’octroi d’un quota de logements à la hauteur de la demande totale exprimée par les enseignants chercheurs qui s’élève actuellement à 1 500 et non pas aux 40% que propose l’administration. Une révision du statut particulier de l’enseignant en opérant une séparation entre les grades de la recherche et ceux de l’enseignement. En ce qui concerne le nouveau statut sur lequel se sont penchés la tutelle et le bureau national du CNES, M Ould Ouali déclarera : « La proposition du nouveau statut élaboré en concertation avec le bureau national du CNES n’engage qu’eux », ajoutant : « C’est là une régression et non une avancée ! ». Autres points soulevés par les grévistes, les problèmes de sécurité au niveau des campus et l’amélioration de l’hygiène et des infrastructures au niveau des espaces pédagogiques de chaque faculté notamment des travaux de réfection des routes et des trottoirs aux abords et à l’intérieur des campus, la réfection des réseaux de gaz et d’eau potable du campus bastos et Tamda et la révision à la hausse des salaires des enseignants-chercheurs.
Karima Talis