Dans le but de dénoncer leur situation qui a trop duré les travailleurs non grévistes de la chemiserie du centre, sise côté Ouest du chef-lieu de Larbâa Nath Irathen, on dû recourir à un sit-in devant le siège de l’Union locale des travailleurs, Aïssat Idir, (L’UGTA), implantée à Oued Aïssi. En effet, les travailleurs non grévistes se sont déplacés hier, au niveau de l’Union locale de l’UGTA implantée à Oued Aïssi, pour dénoncer la situation de leur usine, fermée depuis plus de 09 neuf mois. Selon ces derniers, «l’Union locale en question pousse la situation au pourrissement» M. Mouddoud, adjoint du directeur de l’usine en question, en présence des travailleurs ajoute : «Ils veulent la fermeture de l’usine. D’ailleurs, les responsables de l’Union locale ne sont même pas là pour nous accueillir. Il est 10 h du matin et personne n’est en vue.» Et d’ajouter : «Les responsables de l’Union locale encouragent la minorité gréviste à commettre l’irréparable. Ils ne se soucient pas des neufs mois sans salaires. On est là pour dénoncer des gens inconscients qui pénalisent plus de 150 familles. Au lieu d’oeuvrer pour l’apaisement et le dénouement du conflit, eux au contraire, ils continuent dans le pourrissement.» Et termine en disant : «Le Président directeur général de textile d’Alger nous a promis, jeudi dernier, de remédier à notre situation, de faire tout pour arriver au dénouement de la situation et de rouvrir l’usine, dans le plus brefs délais». Espérons bien que ces promesses seront tenues. Une autre travailleuse syndicaliste, à savoir Madame Belkebir, nous dira : «C’est une union locale qui agit pour détruire et non pour construire.» Elle ajoute : «à deux reprises, nous avons essayé de négocier avec les grévistes, mais ils ne veulent rien entendre. Que reste-il ? Les grévistes n’ont pas laissé installer un intérimaire de l’usine.» Effectivement, les travailleurs non grévistes disent ne pas comprendre pourquoi l’usine n’est pas encore rouverte à ce jour alors que le conflit dure depuis neuf mois, plus précisément, depuis le 21 juillet de l’année écoulée. «La plateforme de revendication est satisfaite, le directeur est parti. Que demandent-ils de plus ? Est ce qu’il faut voir la fermeture de l’usine pour réagir. Neuf mois, depuis que ça dure, ce qui veut dire, neuf mois sans salaires. C’est trop !», estime ce travailleur désespéré. Une des femmes nous avoue : «On souffre de cette situation. Nos familles aussi, on arrive plus à répondre aux besoins de nos familles. Il est temps que l’usine rouvre ces portes avant que ce ne soit trop tard ! Car au rythme où vont les choses, rien de bon ne se dessine à l’horizon. Cette grève que nous n’avons pas faite ni voulue est censée nous apporter un plus pour tous les travailleurs. Mais malheureusement ce que tout le monde ici partage, elle ne nous a apporté que du mauvais. Cette action est le dernier recours. Nous interpellons les autorités ainsi que les responsables à réagir dans les plus brefs délais afin de désamorcer la situation pour que nous puissions retrouver notre travail». Pour rappel, la dite usine est fermée depuis plus de (09), neuf mois, à cause d’un conflit qui a divisé l’usine en deux clans qui s’opposent. Une partie des travailleurs affiliés au syndicat était contre la direction et demande le départ du directeur. L’autre partie des travailleurs, quant à elle, est pour le maintien de la direction. Depuis commence une descente aux enfers. Pour se faire entendre, plusieurs actions et contre actions sont faites de part et d’autre, marche, sit-in, fermeture de la route… sans que les choses bougent. Voilà qu’au bout de plusieurs mois, rien n’est fait, ou plutôt, l’usine va de mal en pis. Maintenant, l’inquiétude grandit, surtout face à cette situation. Les travailleurs affichent leur peur de voir l’usine mettre les clés sous le paillasson. Ce qui risque de se produire si rien n’est fait. Enfin, avec cette action, les travailleurs non grévistes souhaitent le dénouement de la situation et interpelle les responsables à réagir. Car il est question de leur travail, du gagne-pain de plusieurs familles de la région.
Youcef Ziad
