Le printemps, période propice aux travaux des champs, est mis à profit par les paysans des régions montagneuses pour diverses activités, particulièrement l’arboriculture.
Les amoureux des champs s’adonnent, ces derniers jours, à la plantation d’arbres fruitiers ou au greffage dont la période est limitée aux mois de mars et avril. Chaque agriculteur de métier ou d’occasion, possédant un lopin de terre, s’y rend dès qu’un peu de temps libre le lui permet. Afin de s’entraider dans cette tâche, peu aisée, vendredi dernier, près d’une trentaine d’agriculteurs du village Ath Youcef Ouali, dans la commune d’Imsouhal, se sont donnés rendez-vous pour une journée peu commune, que les organisateurs veulent de « formation et de volontariat ». C’est une occasion pour les novices d’apprendre à s’occuper de leurs champs et de procéder au greffage de tous les arbres fruitiers (cerisiers, oliviers, et autres). Regroupés autour de M’Hand Si Fodil, le président de l’association villageoise « Iguer N’Saada » et de Saïd Challal, surnommé le vieux montagnard, les volontaires ont sillonné les champs environnants à l’affût du moindre pied de merisier, prêts à la greffe. Près de quatre vingts pieds répertoriés dans les champs ont été greffés en une demi-journée seulement. La veille, aidé de quelques villageois, le vieux montagnard avait commencé à greffer quelques pêchers, tout en initiant à la greffe quelques jeunes et autres fonctionnaires, qui découvrent l’ambiance des champs. Mr Challal Said, retraité de l’éducation et membre actif en matière d’aide aux paysans de la région, nous fait part du programme de ces deux journées de volontariat et d’initiation qu’il pratique chaque année. Si Fodil M’hand, un des organisateurs de ces journées de volontariat, nous informe qu’en fin de journée, « plus de soixante-dix pieds de merisiers ont été greffés. La semaine prochaine, nous nous intéresserons aux différentes formes de greffes de l’olivier, en espérant que les volontaires seront plus nombreux encore ». Comme le cerisier et le figuier, l’olivier représente une rente non négligeable pour les petits paysans de nos montagnes. Avec de telles initiatives, les champs d’Ait Youcef Ouali deviendront bientôt des vergers florissants. Ces arbustes, sauvages aujourd’hui, donneront de savoureux fruits dans trois ans au grand bonheur de ces paysans dont le sacrifice de leurs journées de repos ne sera pas vain.
A.O.T.