«Le maire est le seul responsable du blocage de l’APC»

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Tête de liste et élu sous la bannière RND à la dernière joute électorale municipale dans la commune de Seddouk, Ichallalen Mustapha a choisi, en décembre 2012, de figurer dans l’exécutif comme vice-président chargé de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme,  poste qu’il a occupé jusqu’à août 2014, date où il a été démis de ses fonctions. Après une traversée du désert de quelques mois pour raison de maladie, il revient à la politique par la grande porte, mais cette fois en rejoignant l’opposition qui a fait voir des vertes et des moins mûres au P/APC lors de la dernière délibération, où non seulement elle a rejeté en bloc ses propositions mais elle a fait passer haut la main les trois points rajoutés à l’ordre du jour, à savoir : le retrait de confiance au P/APC, la dissolution de l’exécutif et la création d’une commission Ad Hoc. Comme membre influent de l’opposition, nous l’avons sollicité pour cet entretien qu’il nous accordé.

La Dépêche de Kabylie : vous avez fait partie d’un exécutif dont vous avez voté la dissolution lors de la dernière assemblée, expliquez-nous les raisons ?

Ichallalen Mustapha : effectivement, j’avais fait partie de cette coalition comme vice-président chargé de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, et ce, durant presque deux ans. A mon grand étonnement, j’étais en congé maladie et j’attendais de subir une grande opération chirurgicale, pendant cette absence, le P/APC, au lieu de compatir à ma douleur, m’a convoqué pour me demander de soutenir sa gestion. Je lui ai fait savoir que jamais je ne cautionnerai sa gestion unilatérale, contraire à l’intérêt général et caractérisée par des abus de pouvoir et harcèlements sur le personnel, des agissements contraires à toute morale humaine.

Comment êtes-vous parvenus à constituer une opposition forte d’une majorité avec des élus de différentes tendances ?

Une occasion s’est présentée et je n’ai pas hésité à prendre contact avec les autres composantes pour s’unir afin de mettre un terme à cette gestion du P/APC qui porte atteinte à l’intérêt des citoyens. Il y a une volonté délibérée et avérée de nuire que de construite de la part du P/APC. 

Pourquoi l’opposition a-t-elle exigé le départ du P/APC et la dissolution de son exécutif ?

Il y a déjà un an que j’avais bien dit au P/APC que le meilleur des services que vous pouvez  rendre à la commune, c’est de démissionner. Une déclaration que j’ai faite lors d’une assemblée publique des élus. Le temps m’a donné raison, puisque ce sont aujourd’hui 10 élus de l’opposition, fortement majoritaires, qui pensent comme moi. Quand à l’exécutif, il ne fait que cautionner les actions du P/APC.

Dites-nous les raisons qui vous ont poussé également à exiger la création d’une commission Ad Hoc ?

La création de cette commission Ad Hoc, je l’ai demandée et obtenue pour élucider les problèmes inhérents à la mauvaise gestion qui caractérise tous les secteurs d’activité.

En refusant de faire passer les différents budgets, ne mettez-vous pas l’APC dans une situation de blocage ?

Le P/APC ne se conforme jamais à la réglementation, et malgré cela, d’habitude, on lui votait tout pour ne pas bloquer l’APC. Il n’agit pas dans le sens de servir la population. Cette fois-ci, nous avons décidé de lui dire Basta. Et je donnerai les raisons qui nous ont poussés à le mettre dos au mur, c’est-à-dire face à ses responsabilités, car il est le seul responsable de ce blocage de l’APC. Je m’explique : logiquement, c’est à la commission de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme que je préside qui devait élaborer les projets pour le développement. Mais il s’est avéré qu’il a gelé cette commission sans donner la moindre explication en faisant fi de la réglementation. Il gère l’APC comme on gère un bien personnel en empêchant les élus intègres et compétents de faire leur travail pour le bien de la commune. Avons-nous d’autres choix pour l’empêcher de piétiner le code communal ? Je redis encore une fois qu’il est le seul responsable du blocage de l’APC.

Voyez-vous une issue à cette crise ?

Il n’y a pas de problèmes sans solutions. Si le P/APC revient un peu à la sagesse, des élus compétents et intégrés existent, et avec eux, il pourra former un nouvel exécutif pour essayer de rattraper le retard et donner un véritable élan à notre circonscription qui a besoin de tous ses enfants pour se mettre au diapason des autres communes.

Le mot de la fin ?

Comme c’est ma commune et je n’ai pas une autre commune de rechange, je ne peux que lui souhaiter tout le bien du monde, et j’assure encore une fois que nous avons des compétences capables de relever le défi qui se pose à nous.

Entretien réalisé par : L. Beddar                                                        

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