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La sardine passe le cap des 600 DA

Depuis quelques temps déjà les prix des fruits et des légumes ne cessent de connaître des pics vertigineux au point où les citoyens ne savent pas par où donner de la tête! Ces hausses, souvent inexpliquées, privent plusieurs familles, qui n’arrivent pas à suivre la cadence. Cette semaine, le produit qui alimente les discussions est la sardine, connue pour être le plat des pauvres. Depuis quelques semaines, il est devenu hors de portée même des bourses moyennes. En effet, dimanche dernier, la sardine, à Larbâa Nath Irathen, s’est vendue à 600 da, un prix très excessif pour tout le monde. Certains curieux qui s’arrêtent, devant les rares poissonneries de la ville, sont en faite attirés, non pas par le poisson, mais plus tôt par le prix de ce produit qui atteint 600 da. «Du jamais vu !, murmure un septuagénaire, à sa femme. Rien ne leur échappe ! Ils sont très forts! Vraiment, la sardine est la seule protéine qui nous reste accessible. Voilà que maintenant, même ce plat, est devenu, inabordable» Un jeune homme, dit pour détendre l’atmosphère : «Avant la sardine était le plat des pauvres, maintenant elle est devenu le plat des riches». Et ajoute avant de s’en aller: «Il faut une ordonnance d’un spécialiste pour manger ce plat».  Un quadragénaire croisé près du marché sis à la sortie de la ville, nous dira: «Si je savais que ces prix atteindraient ce seuil, croyez-moi, je vais attendre encore longtemps pour me marier. Avec ma bourse, je n’arrive pas à boucler la fin du mois. Entre le loyer, les factures (d’eau, de gaz, d’électricité le transport…), il me reste seulement 6000 da de ma paye. 

Impossible de tenir, avec seulement 6000 da en poche jusqu’à prochaine. Je vous jure que je ne dors pas la nuit. Heureusement que je n’ai pas un malade à charge!». Effectivement, il suffit de faire un tour dans le marché pour se rendre compte de la situation qui inquiète vraiment. La pomme de terre à 70 da, le roi de la marmite, devenu l’empereur de la marmite, s’affiche à 80 da. Le piment, poivron à 160 da. Les fèves, pourtant de saison, sont vendues à 85 da le kilo, la salade 140 da. Les fruits sont hors de portées, depuis déjà belle lurette. Les légumes secs, eux aussi, connaissent le même sort. «Même dame nature, semble cette année nous abandonner», dira une vieille femme d’un ton grave. Heureusement que cette année, grâce à une bonne pluviométrie, on peut ramener des champs quantités d’herbes comestibles et s’en régaler sans payer le moindre sou. 

«A notre époque, nous ignorions le marché. Tous les fruits et les légumes nous viennent de nos jardins. Cardons, cardes et différentes herbes (naanaa, vivrace, et felgou) sont ramenés des champs, pour faire des galettes traditionnelles Agroum Vou Lahwal, ou Agroum vou Lahchiche», ajoutera cette veille femme qui nous conseille le retour à la terre. 

                 

Y.Z.

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