La délégation des Archs bientôt chez Bouteflika

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La délégation des 20 du Mouvement citoyen a entamé, dès hier soir, un regroupement à Zeralda pour finaliser la synthèse de ses travaux portant sur la mise en œuvre de la plate-forme d’El Kseur, telle qu’arrêtée lors des différents rounds de dialogues entrepris avec le chef du Gouvernement. Les délégués mandatés par l’interwilaya des Archs pour mener les pourparlers avec Ouyahia en vue de la mise en œuvre de la plate-forme de revendications d’El Kseur, ont planché durant plusieurs mois sur les modalités de mise en pratique du document paraphé par les deux parties. Ayant finalisé leurs travaux, ils devront reprendre langue au cours du mois de janvier en cours avec le chef du Gouvernement avant la signature finale qui est du seul ressort du président de la République.L’échéance a été repoussée en raison de l’hospitalisation de Bouteflika à l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris pendant cinq semaines. Le regroupement des délégués à Zeralda pourra se prolonger si toutefois la date de la rencontre avec Ouyahia n’est pas repoussée. Celle ci peut ainsi intervenir la prochaine semaine, dans le cas échéant, la délégation des 20 regagnera la Kabylie en attendant de fixer une date pour parachever les pourparlers. Mais tout porte à croire que la rencontre probable des délégués avec le président de la République, où il sera question d’approuver les mécanismes de la mise en œuvre de la plate-forme d’El Kseur, n’interviendra certainement pas avant la fin du mois de janvier, en raison du calendrier chargé de Bouteflika qui se remet peu à peu de sa longue convalescence. Le chef du Gouvernement qui a la carte blanche du président de la République pour solutionner la crise en Kabylie ne possède pas, par ailleurs, la latitude constitutionnelle pour parapher la résolution finale qui échoit au premier magistrat du pays.L’officialisation de tamazight reste cependant le point crucial sur lequel risque d’achopper la signature de la résolution finale de mise en œuvre avec le président de la République. Cette question a conduit, rappelons le, la délégation des Archs à refuser la poursuite du dialogue, après que Bouteflika eut martelé à partir de Constantine, lors de la campagne référendaire, qu’il n’y aura pas une deuxième langue officielle en Algérie.Il va sans dire que la question de Tamazight reste en travers de la gorge des délégués qui se sentent contraints de poursuivre les pourparlers entamés depuis une année déjà, et le risque de se voir débouter sur la revendication historique de toute une région.Les membres de la délégation, que nous avons contactés, refusent de commenter sur le sujet. La réunion de Zeralda qui se tient à huis-clos, devra permettre aux délégués d’arrêter une nouvelle stratégie par laquelle sera posé le point lié à l’officialisation de tamazight, sans pour autant compromettre les avancées déjà arrachées au sujet de cette langue. L’autre préoccupation majeure de la délégation est l’impérative poursuite du processus engagé avec l’Etat et le conduire à son terme sans se heurter à la décisive revendication identitaire. Le départ des brigades de Gendarmerie des localités où elles sont mises en quarantaine sera également abordé lors de cette rencontre de Zeralda, son remplacement par un autre corps de sécurité est envisageable. La reprise du dialogue avec le chef du Gouvernement, que certains milieux avancent pour la fin du mois en cours, est, pour ainsi dire, inévitable pour les délégués du Mouvement citoyen qui exigent l’application de l’accord global portant sur l’engagement de l’Etat à satisfaire toutes les revendications posées dans la plate-forme d’El Kseur.

M.A.T

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