Conjointement animée hier par le procureur général et le président près la cour de Boumerdès, une conférence de presse est consacrée à l’évaluation de la réforme de l’institution judiciaire. Celle-ci concerne, notamment les domaines juridiques, organiques, la formation des juges et des greffiers, la modernisation des services de l’administration judiciaire et l’amélioration des conditions de détenus au niveau des établissement pénitenciers.Les deux magistrats ont, à tour de rôle, fourni des explications sur les disparitions de projets de réforme judiciaire mis en application depuis octobre 1999 à ce jour.Considérée comme une priorité dans le programme du chef de l’Etat, ladite réforme vise, entre autres, la réinsertion des détenus dans la société, après avoir purgé leur peine. S’appesantissant sur cette question, les deux magistrats ont mis en relief l’amélioration des conditions d’incarcération dans les différents centres de rééducation. Les détenus ont ainsi droit, a-t-on précisé, à une meilleure prise en charge sanitaire, une acceptable ration alimentaire et chose plus importante, la scolarisation et l’accès à la documentation en milieu carcéral. Le procureur général près la cour de Boumerdès indique dans cette optique que le taux de réussite au bac 2004, parmi les détenus candidats, avoisinait 50%. Convertir et réintégrer l’ex-prisonnier dans son environnement social est l’un des principaux objectifs des différentes commissions chargées du suivi de la réforme judiciaire précitée.Fruit de cette réforme, l’administration du palais de justice à Boumerdès est maintenant informatisée à 100%. Et cela permet au citoyen de se faire délivrer, au cours de la même journée, les différents documents qu’il demande auprès des services judiciaires concernés.Répondant à la question de nombreux journalistes sur les droits de l’homme en général, le président près la cour de Boumerdès a notamment rappelé les progrès enregistrés en matière de garde à vue des détenus. Seulement 12% des affaires nécessitent actuellement une telle procédure judiciaire. Et il ajoutera que les normes internationales sont respectées en milieu carcéral dans notre pays. Comme en témoigne la dotation de certains établissements pénitentiaires en appareils médicaux, en plus de l’existence de psychologues. Pris dans leur acceptation juridique, les effets du séisme 2003 — en rapport avec le non-respect des normes de construction — nécessitent, selon les conférenciers, une enquête qui s’étalera (encore) sur un temps assez long.La vérité sur cet épineux dossier sera connue au moment opportun, conclut Sayeh Boukerzaza, procureur général près la cour de Boumerdès.
Salim Haddou
