La colère et l’indignation exprimées par la population de Ouaguenoun suite au saccage de la statue de Lounès Matoub étaient prévisibles. Ce dernier est toujours vivant dans les cœurs de tous les Kabyles car cet homme-courage représente la mémoire collective de toute une région.La localité de Ouaguenoun, tout comme les communes de la wilaya, demeure fidèle au Rebelle. Les auteurs de cet acte innommable ne peuvent aucunement altérer l’aura du plus grand artiste kabyle de tous les temps.Il fallait être présent à Tikobaïne pour constater la “rage” indescriptible provoquée par cet acte. Il est nécessaire de rappeler que cette profanation intervient à la veille du 50e anniversaire de la naissance de Lounès Matoub qui coïncidera avec le 24 janvier 2006.L’événement va être commémoré à grandes pompes. Avec la fin de la saison des fêtes où il a été constaté un retour de la chanson spéciale fête, toute la Kabylie a renoué depuis plusieurs semaines avec les chansons de Matoub. Que ce soit dans les lieux publics, comme les moyens de transport et les cafés ou en privé, la voix de Matoub réchauffe toujours et davantage encore les cœurs. En ciblant la statue de Matoub, les énergumènes auteurs du saccage ont donc ciblé tous ses fans et ses admirateurs. Mais si ceux qui ont assassiné Matoub n’ont pas réussi à l’effacer de la mémoire collective, comment en s’attaquant à sa statue (qui sera d’ailleurs vite retapée, le maire de Ouaguenoun en a pris l’engagement) a-t-on pu songer porter atteinte à notre plus cher symbole. Ce n’est qu’une occasion de plus pour rappeler combien nous aimons Matoub. Mais surtout, rappeler à ceux qui ont tendance à l’oublier, à ceux qui font tout pour l’enrayer, que Matoub hantera encore.
Aomar Mohellebi