Site icon La Dépêche de Kabylie

Une seule polyclinique pour 30 000 habitants !

Fréha, une des grandes localités relevant de la daïra d’Azazga, à 30 km au nord de Tizi-Ouzou, endure depuis longtemps un vrai problème en matière de couverture sanitaire.

Le secteur de la santé dans cette localité est tout simplement le parent pauvre. Une polyclinique seulement pour une population qui dépasse les 30 000 habitants. Et puis, même cet unique centre de soins situé à la ville de Fréha (chef-lieu communal) se trouve sous-équipé notamment en matériel médical. En effet, avons-nous constaté la polyclinique est dépourvue même des services médicaux les plus indispensables même pour des soins premiers. Ni un service radiologie ni un laboratoire d’analyse. «C’est un centre de soins qui n’assure pratiquement que des soins injectables», dira une patiente rencontrée à la salle d’attente du centre en question. Et d’ajouter : «Cette situation oblige une pauvre que je suis, dans la majorité des cas, à louer un taxi pour atteindre une structure de soins plus équipée soit à Timizart soit à Aghribs, deux localités voisines, ou encore à l’hôpital d’Azazga à une quinzaines de kilomètres de nous. Et parfois, je suis obligée d’emprunter de l’argent pour aller chez un médecin privé», fulmine la pauvre patiente. Concernant la maternité de la polyclinique, s’y rendre est un véritable risque pour beaucoup de villageois. «Personnellement, je n’ai pas le courage de ramener ma femme ici pour accoucher. La maternité est très exigüe, elle manque d’hygiène, en plus elle n’est même pas équipée d’une cuisine digne de ce nom», déplore un villageois qui met l’accent également sur le manque d’une ambulance équipée qui pourrait évacuer au moins les malades vers l’hôpital en cas d’urgence. « On se sent en risque. Notre polyclinique n’est pas dotée de moyens pour nous prendre en charge et pour une éventuelle évacuation vers l’hôpital, car il n’y a pas d’ambulance. Ça serait regrettable qu’un patient ait de chance de vivre et qu’il perde la vie à cause de cela», regrette le même interlocuteur. Interrogé à ce sujet, le maire de Fréha, Mohammed Azizi, dira : «On doit résoudre cette situation en urgence. Notre polyclinique, qui est dépourvue même de salle d’observation pour hommes et pour femmes, est érigée en 1979 et depuis elle n’a bénéficié ni d’amélioration ni encore moins d’extension. Aujourd’hui, elle est loin de répondre au besoin d’une population de plus de 30 000 habitants. Fréha, actuellement, est une grande ville avec de nouvelles cités et on doit cesser d’être la subordonnée particulièrement en ce qui concerne le secteur sanitaire», dira le président de l’APC de Fréha, en ajoutant : «Pour le moment, on nous a promis la réalisation d’une extension pour la polyclinique et la construction d’un nouveau centre de soins. On attend la concrétisation sur le terrain».          

Nourdine Tidjedam

Quitter la version mobile