L’appel à la grève de trois jours du conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a trouvé une oreille attentive au niveau de la famille universitaire.
Les enseignants du supérieur ont été nombreux, hier, à répondre à l’appel de leur base, selon le président de cette entité syndicale, M. Abdelmalek Rahmani. Contacté par nos soins, ce syndicaliste a exprimé son entière satisfaction quant à la mobilisation des enseignants du supérieur autour de ce mouvement de protestation. Une détermination de taille a été affichée par ces grévistes afin « de dénoncer la situation de l’université algérienne qui ne cesse de se dégrader », a expliqué notre interlocuteur. Aux universités de Bouzaréah et celle des sciences politiques et de l’information, les enseignants ont été solidaires et presque unanimes. D’un département à un autre, la grève se confirme. Seuls les enseignants vacataires n’ont pas répondu à l’appel et ont donné cours. Le mouvement de grève des enseignants du supérieur est, selon la même source, motivé par le refus de la tutelle de répondre à leurs revendications, dont l’annulation du nouveau statut de l’enseignant-chercheur, considéré comme «une régression» par rapport au texte en vigueur. En effet, après près de cinq ans de répit, les enseignants du supérieur ont décidé de sortir de leur réserve pour dénoncer « la situation catastrophique » dans laquelle se trouve l’université algérienne. Tout en dressant un tableau noir de la situation actuelle de l’université le coordinateur du CNES a déploré avec force l’absence de dialogue avec le ministère de l’Enseignement supérieur qu’il accuse d’avoir tourné le dos aux revendications des enseignants. « Depuis la promulgation du statut particulier de l’enseignant-chercheur en 2008, les enseignants du supérieur n’ont pas eu un centime d’augmentation, c’est inadmissible », a regretté le président du CNES. M. Rahmani dénonce le fait que le ministère ait refusé de se pencher sur la plate-forme de revendications qui lui a été soumise depuis de longs mois. Outre la révision du statut particulier de l’enseignant-chercheur, le CNES réclame une revalorisation salariale afin de garantir à l’enseignant universitaire un revenu digne de son rang, la «débureaucratisassion» de l’université la prise en charge du problème de logement des enseignants et la révision du système LMD qui, selon lui, a eu des conséquences néfastes sur l’enseignement universitaire. A souligner que le CNES laisse ouverte la session de son conseil national afin qu’il décide des suites à donner à son mouvement de protestation. Dans le cas où le ministère persiste à «ignorer les revendications légitimes des enseignants du supérieur», ceux-ci risquent de radicaliser leur mouvement de protestation en optant pour une grève illimitée.
L.O.Challal

