comme chaque année depuis maintenant plus de trente ans, les associations et les établissements scolaires ne ratent pas cette occasion de revenir sur cette date historique du mouvement culturel en Kabylie qui s'est élevé pour revendiquer plus de liberté et la promotion de la langue et culture amazighes.
Certes, depuis le 20 avril 1980, un grand pas a été fait et des revendications ont été arrachées de haute lutte, mais c’est quand même un devoir de mémoire qu’il faudra perpétuer pour que les générations actuelles et futures sachent qu’apprendre Tamazight à l’école par exemple n’est pas un cadeau de quiconque, mais une revendication pour laquelle se sont sacrifiées de nombreuses générations depuis la crise dite berbériste de 1949 jusqu’à son constitutionnalisation en 2003 par les deux chambres réunies (sénat et parlement) comme langue nationale à côté de la langue arabe, et ce, en attendant son officialisation dans la prochaine constitution. Une officialisation tant réclamée par les personnalités politiques et les partis politiques ayant pris part aux rencontres avec le chef du cabinet du président de la République, M. Ahmed Ouayahia, qui a mené ces entrevues en juin dernier. Justement, dans cet ordre d’idées, à l’instar de toute la Kabylie et même d’autres régions du pays, le mouvement associatif de la région s’active pour marquer l’événement. Lors de la dernière réunion tenue à la mairie entre les représentants de l’APC et ceux des associations Amgud et Taneflit n’Tmazight, une ébauche du programme nous a été communiquée par le président de l’une de ces associations, en attendant sa finalisation. « Chacun a présenté son programme », nous confiera M. Mohamed Chihaoui, en sa qualité de président de Taneflit. Et de poursuivre: » Ce sont des activités en collaboration avec l’APC. En plus des expositions non-stop du 18 au 20 avril, il y aura deux concours: celui de la meilleure robe kabyle et un autre, à caractère culturel, autour de cet événement ». Concernant les expositions, il y aura bien sûr les vêtements traditionnels, la poterie, des objets anciens, des livres traitant notamment de l’histoire d’Imazighène et d’autres ouvrages didactiques ainsi que la genèse des événements d’avril 80. Par ailleurs, est programmé pour le dernier jour un gala artistique qui sera animé par des chanteurs locaux. Pour cette dernière activité nous dira notre interlocuteur, elle n’aura lieu que si la sono était disponible. De leur côté les membres d’Amgud ont proposé une vente-dédicace d’un ouvrage dont le nom ne nous a pas encore été divulgué. Dans les établissements scolaires, l’événement n’est pas en reste. Cela est placé sous le signe de la semaine culturelle instituée depuis la grève du cartable de 1994. Ainsi, à titre d’exemple, au CEM frères Harchaoui, aujourd’hui est programmée la finale inter-classes culturelle pour les classes de première année moyenne ainsi que des récitals poétiques. Alors que les 19 et 20 avril, ce sera le tour des classes de 3°AM et de 4°AM d’animer leurs finales (celles des compétitions sportive et culturelle). » C’est un programme qui s’étale sur toute la semaine. Nos élèves sont bien préparés pour réussir cet événement, car la tradition est perpétuée dans notre établissement depuis des années. En plus, nous avons des expositions dans le hall de l’établissement où l’opportunité est donnée aux élèves de s’exprimer », nous répondra, M. Arezki Allilèche, en sa qualité de directeur de cet établissement. C’est le même constat dans les autres établissements de la daïra ainsi que dans les villages.
Amar Ouramdane