«Nous manquons énormément de moyens»

Partager

Après les probants résultats décrochés par les athlètes de la section Badminton de l’ES Béjaïa, nous avons rencontré M. Mohand Tahar Slimani, manager général de la dite section pour nous parler de la situation financière critique que vit le club et des objectifs de celui-ci.

La Dépêche de Kabylie : Que diriez-vous du bilan  de l’équipe cette saison ?                        

Mohand Tahar Slimani : Si vous le permettez, je commencerai par donner un petit aperçu historique. Notre section a été créée en 2008, elle compte plusieurs athlètes dont des internationaux. Durant les premières années, nous nous sommes focalisés plus sur les seniors, mais depuis 2010, nous avons changé notre politique avec le renforcement de notre staff technique et l’arrivée de plusieurs techniciens compétents ainsi que la création de plusieurs catégories. Concernant les résultats, ils sont excellents cette saison, surtout dans les catégories U10, U13 et U15 filles et garçons. Nous avons Chekkal Imane, sélectionnée en équipe nationale des U15, qui a pris part à la sixième édition du championnat d’Afrique des nations qui s’est déroulée au Caire du 3 au 9 de ce mois d’avril. Imane a participé à deux épreuves, par équipes et en duo. Elle a eu une médaille d’argent par équipes, derrière la sélection de l’Ile-Maurice, alors qu’elle a atteint les ¼ de finale en double dame et en double mixte. Nous avons aussi participé à plusieurs critériums de jeunes, lors de la première journée qui s’est déroulée à la salle Hammamet (Alger). Chez les U10 garçons, Aissou Danine a eu la 3ème place, Chekkal Mohamed Amine s’est offert la deuxième et Chekkal Imene a décroché la deuxième place également chez les U15 filles. Kara Leticia, chez les U13, a eu elle la 3ème place. Concernant la seconde journée du critérium national qui s’est déroulé les 27 et 28 mars dernier, à Azeffoun, Chekkal Mohamed Amine a eu la 3ème place chez les U13 garçons, Kara Leticia s’est offert la deuxième place chez les U13 filles tout en étant sélectionnée en équipe nationale des U13. Pour résumer, les sélectionnés en équipes nationales sont Chekkal Imene (U15), Aït Zenati Rayane (U15) et Kara Leticia (U13).

Etes-vous satisfait de ces résultats ?

Nous sommes bien sûr très satisfaits, car dans chaque compétition, nous avons décroché des places sur le podium. Béjaïa a été choisie comme pôle de développement de la discipline au niveau  national, c’est un honneur pour nous. Au niveau du club, nous nous focalisons plus sur les petites catégories, tout en engageant les U18.

Avez-vous les moyens de votre politique ?

Nous manquons énormément de moyens. Ceux-ci se résument vraiment au strict minimum. La majorité des compétitions auxquelles nous participons se déroulent en dehors de notre wilaya, c’est à dire beaucoup de frais de transport, de restauration et d’hébergement. Depuis septembre 2014 à ce jour, nous avons fait une quinzaine de déplacements. Comment couvrir toutes ces dépenses, alors que l’APW nous a gommés de la liste des bénéficiaires de subventions ? Celles du fonds de wilaya sont vraiment dérisoires. Néanmoins, nous sommes très reconnaissants à l’APC de Béjaïa qui nous aide, je remercie ses responsables du fond du cœur. L’ESB est un club d’élite avec un très bon niveau. La fédération n’a pas le droit de nous faire rater une compétition car il y va du statut du club. Et c’est pour ça que nous avons besoin de plus de moyens et de considérations au niveau local pour pouvoir terminer la saison. Il nous reste au moins six compétitions nationales à mener. Il ne faut pas oublier non plus le volet équipements de la discipline. Un tube de six volants coûte 1200 DA pour une durée maximale d’un mois. Imaginez donc les besoins en volants d’une section de 30 athlètes. Le badminton est une discipline très importante mondialement parlant, elle est classée deuxième derrière le football concernant le nombre de pratiquants. Je veux aussi citer un autre obstacle, le problème de créneaux. Notre club souffre au niveau du CSP d’Ighil Ouazzoug, où nous sommes 3 clubs avec chacun 4 heures par semaine, alors que la discipline nécessite au moins 12 heures par semaines, donc le temps accordé est très insuffisant. 

On vous laisse le soin de conclure…

J’espère que les appels lancés  trouveront des oreilles attentives au niveau de l’APW et du fonds de wilaya, sans oublier l’APC que je remercie pour tout ce qu’elle fait pour le sport en général. J’espère qu’elle continuera à nous aider, surtout que notre politique principale est la formation. Je lance un appel au directeur de l’éducation de Béjaïa pour nous accorder l’autorisation d’utiliser les salles de sport au niveau des établissements scolaires, ça sera pour nous une réelle bouffée d’oxygène.

Entretien réalisé par Zahir Hamour

Partager