Mme Nouria Benghebrit, ministre de l’éducation nationale, a annoncé l’ouverture de 19 262 postes budgétaires, avec pas moins de 18 nouvelles spécialités dont 9 012 postes ouverts pour le primaire, 6 850 postes pour le cycle moyen et 3 400 postes pour le secondaire.
Les enseignants contractuels et vacataires, les licenciés et détenteurs de master LMD (licence master doctorat), sont appelés à participer aux concours de recrutement d’enseignants, dont la réception des dossiers se fera du 22 avril au 12 mai prochain. En ce qui concerne les examens de l’administration, la ministre fera savoir que ces derniers auront lieu avant la fin de l’année en cours, tandis que les concours pour les chefs d’établissement des trois paliers confondus, ils auront lieu, a-t-elle dit avant la prochaine rentrée scolaire 2015-2016. S’exprimant hier matin à l’issue du forum de la chaîne I de la radio nationale, la ministre a signalé que son département a procédé hier à l’installation d’une commission mixte entre la tutelle et les syndicats autonomes du secteur pour débattre des dysfonctionnements contenus dans le statut particulier des travailleurs de l’éducation nationale.
Tamazight enseignée dans seulement 11 wilayas
A l’occasion du 35ème anniversaire du Printemps berbère, la ministre de tutelle a souligné qu’un protocole d’accord sera signé ce vendredi, à Ouacif, où la rencontre verra le jumelage de deux établissements scolaires, celui de la ville d’El Khroub (Constantine) et celui des Ouacifs (Tizi-Ouzou). «Tous les efforts nécessaires sont consacrés par la tutelle pour que la langue amazighe dans ses différentes déclinaisons puisse trouver toute sa place au sein de l’éducation nationale». « On est prêt à améliorer l’enseignement de la langue Tamazight et aller vers sa généralisation», a-t-elle déclaré. «Mais malheureusement, je constate qu’il y a eu quelque part, effectivement, une petite régression qui ne doit pas être tolérée», a déploré la ministre de tutelle, qui ajoute «le nombre de wilaya dans lesquelles la langue amazighe est enseigné est passé de 16 à 11 wilayas». Au cours de l’année scolaire 2014-2015, pas moins de 250 155 élèves ont étudié le Tamazight au niveau du cycle primaire, avec 1 882 enseignants.
Benghebrit insiste sur la formation continue
Par ailleurs, Mme Benghebrit a insisté sur l’intérêt accordé par son département à la qualité de la formation dispensée à ces enseignants avant l’exercice de leur métier. Dans ce contexte, la ministre a mis l’accent sur l’importance de la formation continue et du recyclage des enseignants, des moyens mis à leurs dispositions et de leur engagement et leur volonté de perfectionnement. «Nous serons vigilants quant à la problématique de la formation continue des enseignants», a-t-elle signalé. Les préparatifs pour l’organisation des trois examens de fin d’année (baccalauréat, BEM et fin du cycle primaire) vont bon train au niveau du ministère de l’Éducation nationale, a assuré Mme Benghebrit. pas moins de 600 000 fonctionnaires sont mobilisés pour assurer le bon déroulement des examens. Cette année, nous avons enregistré un nombre de 853 780 candidats au baccalauréat. Les candidats au BEM 2015 sont au nombre de 542 000. Dans le primaire, le nombre des candidats à l’examen de fin du cycle primaire (ex-6e) est de 648 372. Les examens du deuxième trimestre des élèves du 1è et 2ème années secondaire auront lieu aujourd’hui. Pour ce qui est des élèves de la 3ème année secondaire, la Ministre dira qu' »il valait mieux reprendre les cours perdus suite au mouvement de grève du Cnapeste ».
La contractualisation constitue une solution
Mme Nouria Benghabrit estime que la contractualisation constitue une solution à un problème qui se pose d’une manière régulière (départ en retraire anticipé des enseignants en congé de maladie…). Elle fait allusion là aux enseignants contractuels et vacataires, affiliés au conseil des lycées d’Algérie qui menace d’un rassemblement aujourd’hui devant la tutelle. Sur ce dernier point, Mme Benghabrit dira que ce mouvement de protestation est illégal du moment que ces enseignants sont rémunérés et leur expérience de travail est comptabilisée lors du concours de recrutement. «Toute demande doit passer par le filtre de la loi et de la réglementation», a-t-elle indiqué. Cette année le concours de recrutement se fera d’une manière normale, mais la tutelle compte faire des propositions pour étudier quelle place occupe l’expérience de l’enseignant dans l’évaluation finale de l’étude de dossier. La ministre de l’Éducation nationale trouve inadmissible, en effet, que les enseignants réclament des promotions systématiques sans passer par la formation. « Il est inadmissible que des enseignants soient promus d’une manière automatique vers un grade supérieur sur la seule base de l’ancienneté sans passer par les cycles de formation ni être soumis à des concours comme cela est revendiqué actuellement par les syndicats qui ont appelé à la grève », regrette-t-elle.
L. O. Challal