«L’importation de véhicules et du ciment sera soumise au régime des licences. Rien ni personne ne pourra nous détourner de ce programme, car notre objectif est de protéger et promouvoir les produits algériens».
C’est ce qu’a affirmé M. Amara Benyounès, ministre du Commerce. Ce dernier, qui s’est réuni hier matin avec le patronat et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a fait savoir que l’Etat compte interdire l’importation des produits qui lui reviennent chers par rapport à sa balance commerciale, à l’image de l’importation de véhicules. Pour le ministre, le pays est devenu «une aire de stockage de voitures», indiquant à cet effet que «les importations ont atteint 5,1 milliards de dollars en 2014». «La production du ciment a atteint 18 millions tonnes, alors que notre économie a besoin de 22 millions tonnes. Cependant, la licence d’importation ne devra pas dépasser 4 millions tonnes par mois», a-t-il encore expliqué. Il a tenu à assurer dans ce sens que les licences ne vont toucher qu’un nombre extrêmement réduit de produits. Il a par ailleurs insisté sur le fait que la quasi totalité des importateurs qui respectent la loi, qui sont dans la légalité qui paient leurs impôts, qui déclarent leurs travailleurs n’ont strictement rien à craindre. Un projet de loi relatif aux licences d’importation et d’exportation validé par le Conseil des ministres sera remis aux deux chambres lors de la session d’automne pour approbation. Dès que ce projet achèvera son circuit parlementaire, il sera applicable dans les plus brefs délais. Le premier responsable du commerce a annoncé à l’issue de cette réunion, le lancement de la campagne «Consommer algérien» à partir du 26 avril prochain, pour la promotion des produits algériens. À travers cette campagne promotionnelle, le ministère du Commerce entend inciter les algériens à consommer leurs produits. «Nous avons beaucoup avancé dans le programme», a-t-il dit. Ce dernier a tenu à attirer l’attention des opérateurs économiques à faire des produits de qualité importante, équivalant au standard international. Il a insisté à ce propos sur l’importance de la qualité du produit national pour concurrencer le produit étranger à des prix adaptés au pouvoir d’achat des différentes catégories de consommateurs algériens. De son côté M. Abdelmajid Sidi Said, SG de l’UGTA, dira que le ministre du commerce bénéficie de toute la solidarité de l’UGTA qui l’encadre pour promouvoir le commerce et lutter contre l’informel qui porte préjudice à l’emploi et au pouvoir d’achat ». Selon lui, « la relance du textile et de l’agroalimentaire permettront l’ouverture de 50 000 postes d’emploi et l’amélioration du pouvoir d’achat à 15% ». «Consommons algérien, c’est évoluer notre économie», a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Brahim Abdeslam, membre du FCE, a salué l’initiative du ministère du Commerce. La protection et la promotion du produit algérien doivent être, a-t-il dit, «réalisé en respectant le principe de la qualité et du prix proposé». Le FCE a lancé un label appelé «origine Algérie garanti», qui permettra de connaître clairement le produit algérien, dont les premiers résultats seront connus avant la fin du mois de juin.
L.O.Challal