C’est un sérieux coup qu’a pris le secteur de l’agriculture dans la commune d’Ath Mansour. Cette localité est connue pour son indigence en ressources hydriques, laquelle se manifeste surtout pendant l’été où l’eau potable devient une denrée rare. Néanmoins, il y a ce cours d’eau qui n’est autre que l’oued Sahel qui sauverait les apparences, si seulement il était propre et salubre.
Dommage, cette rivière, même si elle n’est pas pérenne, en ce sens que son débit flanche durant la saison estivale ; en revanche, il n’en demeure pas moins qu’elle aurait été d’un apport non-négligeable surtout à l’agriculture et à l’élevage si l’on a fait l’économie de sa dégradation ! Mais voilà sa pollution, avec tous les rejets liquides et solides, a fini par la rendre son eau inutilisable et inconsommable. Jadis, l’eau de cette rivière constituait, avec quelques puits, une manne généreuse pour les paysans de la localité lesquels utilisaient son eau propre et limpide pour irriguer d’importantes surfaces agricoles et abreuver aussi les cheptels. Aujourd’hui, les eaux de l’oued sont très polluées et inutilisables même pour l’irrigation des cultures. Cela pénalise énormément les paysans de ces contrées, qui voient couler des milliers d’hectolitres par jour sans pouvoir en profiter ! Comment le faire, d’ailleurs, avec ces eaux mélangées avec les eaux usées des différents réseaux de l’assainissement des localités situées en amont, en plus de ceux de la commune d’Ath Mansour qui s’y déversent journellement ? C’est une perte importante pour les agriculteurs de cette municipalité. De part et d’autres de l’oued Sahel, il y a ces centaines d’oliviers et autres arbres fruitiers, lesquels, paradoxalement, se meurent pendant l’été alors qu’à quelques mètres d’elles, il y a l’eau du Sahel ! Pour les propriétaires, le dilemme s’installe alors: Laisser péricliter les oliviers sous l’effet de la sécheresse ou les irriguer avec les eaux usées de cette rivière ? Impossible à eux d’opter pour cette deuxième option, car l’olivier est un arbre sacré et puis cela va polluer les futurs fruits! En polluant les eaux du Sahel, les hommes ont comme retourné l’arme contre eux. L’implantation d’une petite station d’épuration des eaux de l’oued Sahel dans la commune d’Ath Mansour ne ferait pas de mal…
Y. Samir