Le désormais rituel du manque de fonds, au moment du versement des pensions de retraites, est encore une fois, revenu, ces derniers jours au bureau de poste de Ain El Hammam. Plus d’une centaine d’usagers dont la plupart sont des retraités, issus de toutes les administrations, se sont massés devant le portail d’entrée, bien avant l’arrivée des employés. « Nous espérons être servis parmi les premiers au cas où il seraient approvisionnés.» La ruée vers les guichets, ouverts vers huit heures, était inutile. Il n’y avait qu’à voir la mine défaite des premiers clients pour s’en convaincre. « Oulach » (il n’y en a pas) lance presque pour lui-même, un vieil homme qui nous confie qu’il est venu la veille, dans l’après midi, « pour rien. J’ai attendu plus d’une heure, sans succès, avant de repartir. » Les clients, pour la plupart en cette période, sont des vieux (des vieilles aussi) retraités qui attendent le vingt de chaque mois, jour du virement de leur pension, avec impatience. Déçus, ils maugréent quelques mots inaudibles et se mettent à l’écart, loin de se résigner à quitter les lieux. « Sait-on jamais. » Les guichets, généralement cachés au regard par le flux des clients dont la chaîne arrive à la porte d’entrée, sont demeurés désespérément vides. Hormis le passage rapide de citoyens qui s’y présentent pour un renseignement ou un autre service, la poste est aujourd’hui, très calme. Les détenteurs de compte CCP, venus pour un retrait d’argent, demeurent à l’écart ou en dehors des locaux, épiant un quelconque mouvement qui leur indiquerait que la poste est approvisionnée en liquidités. Certains, visiblement dans le besoin, ne s’en iront qu’une fois assurés que leur attente sera vaine alors que d’autres repartent sitôt arrivés et informés que les coffres sont vides. Sur les marches extérieures, donnant accès à la poste, plusieurs vieilles femmes attendent, elles aussi, que « Sonelgaz ou l’ADE vienne effectuer des dépôts ». « Personne ne nous dit si on doit attendre ou partir. Un guichetier m’a informé que l’argent peut rentrer à tout moment mais on ne sait quand » nous dit un retraité. Comme la veille, leur attente, ce jour là a été vaine. Ce n’est pas le DAB, à sec également, ni le mécontentement affiché publiquement par certains, qui apporteront un quelconque changement à cette situation.
A.O.T.
