Poursuivant sa campagne de sensibilisation, le collectif des associations de la commune de Souk El-Ténine, quarante kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, a tenu son énième conclave, hier, au niveau de la maison de jeunes. L’ordre du jour s’est essentiellement focalisé sur le bilan des démarches entreprises auprès des autorités compétentes pour mettre un terme au blocage du projet de gaz naturel et la ferme détermination du comité à aller jusqu’au bout. Selon les intervenants qui se sont succédé et même si une lueur d’espoir s’est dessinée après l’entrée en scène d’un bureau d’étude désigné par le Premier ministre, la mobilisation doit continuer, compte tenu des « entraves » de l’administration et l’absence d’une réelle volonté de la part des décideurs « induits en erreur » par des faux comptes rendus présentés au fil des années par les différentes commissions en charge du dossier. « L’union est notre seule chance d’atteindre notre objectif loin de toute récupération politicienne qui ne servira nullement notre mouvement », dira M. Djamel Redjradj, porte-parole du comité. Et d’ajouter : « Notre combat doit continuer pour la défense des droits de nos concitoyens et notre cheval de bataille demeure la transparence et l’intérêt de la population ». L’orateur, rappelant le long parcours du mouvement parsemé d’entraves, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger « certaines figures politiques qui ont joué un rôle dans la dissimulation des vérités quant à l’impossibilité de réalisation du tracé du projet de gaz présenté par un bureau d’étude étranger. « Nous nous sommes déplacés pour voir le tracé et avons constaté avec stupéfaction qu’il était impossible de réaliser le projet sur l’itinéraire choisi. Il est inadmissible de mettre la vie de toute une population de Tidelsine en danger pour avoir le gaz à Souk El-Tenine, Melbou ou encore à Ziama Mansouria ! Nous avons réclamé une nouvelle étude, mais malheureusement l’administration locale ne se soucie guère du sort des simples citoyens. Tout ceci nous laisse penser que le blocage est délibéré ». Ainsi, tous les intervenants ont salué la désignation du bureau d’étude Boukares par le chef du gouvernement et le fait qu’un nouveau tracé pour l’oléoduc a été établi via l’oued Tabelout. « C’est un pas considérable pour en finir avec une crise qui n’a que trop duré. L’espoir est permis, mais la vigilance est de mise », dira Saddek R. Par ailleurs, les présents ont fait du conclave une tribune pour mettre en exergue leurs préoccupations liées entre autres à l’occupation illégale des trottoirs par le commerce informel, la défaillance de l’éclairage public, le squattage des terrains de la commune, l’irrégularité de l’alimentation en eau potable, la distribution des logements, l’urgence de l’implantation d’une nouvelle poste, le phénomène des atteintes aux mœurs qui s’amplifie au su et au vu des responsables notamment au niveau de la plage, le retard dans la distribution des locaux commerciaux et l’inscription d’un stade communal digne de ce nom.
Rabah Zerrouk