Site icon La Dépêche de Kabylie

La campagne de fenaison bat son plein!

La campagne de fenaison a débuté il y a quelques jours seulement dans la commune de Boudjellil, dont le chef-lieu est situé à 87 Kms au Sud-ouest de Béjaïa. La pluviométrie exceptionnelle qu’a connue cette année la région a contribué grandement dans la croissance et l’exubérance des fourrages. Sur tout le territoire de la municipalité de Boudjellil, l’herbe et autres plantes de pacage ont vite poussé et « tapissent », présentement, de larges surfaces, ce qui a donné beaucoup de satisfaction aux éleveurs de la région, après la flambée vertigineuse du prix du foin, lequel a atteint les 1 300 DA la botte au marché hebdomadaire de Tazmalt. La disponibilité de l’herbe dans les pâturages et autres prairies a fait chuter la tension sur cet aliment, du moment que l’herbe verte a remplacé largement les autres aliments de bétail, comme le foin, le maïs, l’orge,… demeurés inaccessibles aux éleveurs. Ainsi, la fenaison a été entamée dans cette municipalité sur les chapeaux de roue, avec le sarclage de vastes surfaces fourragères. Vendredi dernier, nous avons constaté dans un champs de la localité des paysans en train de faucher par moyen de faux des fourrages constitués d’herbes, de vesces, de luzernes, de trèfles et autres graminacées. L’opération est, certes, laborieuse, mais les « faucheurs » ont l’habitude de ce genre de besogne. Néanmoins, ils ne sont pas nombreux à exercer ce métier saisonnier, car le travail de la terre dans cette région a reculé énormément. Cela a eu pour conséquence le renchérissement de la main d’œuvre. Eh oui, les paysans qui fauchent avec le sarcloir sont payés à…2 000 DA l’heure ! Le tarif est exorbitant, ce qui contraint beaucoup de propriétaires de champs à faucher eux-mêmes les herbes. Rares sont ceux qui se permettent les services de ces paysans, car la faucheuse de foins ne coûte que 1 400 DA l’heure. Mais là encore, le nombre de ces machines se comptent sur les doigts d’une main dans toute la commune. Et puis, elles sont très demandées, ce qui crée une grande tension sur elles, et les propriétaires de ces machines agricoles se retrouvent débordés ! Dans le même sillage, l’opération de bottelage, tarifée à 60 DA la botte produite, est concomitamment en cours, puisque les fourrages sarclés sont laissés à l’air libre pour être bottelés ensuite. Ainsi, les botteleuses-ficeleuses entrent en action pour compacter et ficeler les fourrages, en « éjectant », au fur et à mesure des bottes de foin ! Celles-ci seront stockées par les éleveurs pour être vendues ou pour être, tout bonnement, servies ultérieurement à leurs propres cheptels. Comme il est connu, à chaque campagne de fenaison, le prix de la botte du foin chute librement, eu égard à la disponibilité en cette période, de cet aliment de base des ruminants!

Syphax Y.

Quitter la version mobile