L’APW s’enlise dans une léthargie profonde

Partager

La population en a vraiment marre de la situation qui prévaut au sein de l’assemblée populaire de wilaya, laquelle n’active pratiquement plus. Elle est en situation de blocage depuis plusieurs mois.

Voulant en savoir plus, nous avons joint au téléphone le président de l’APW. « Ce n’est pas depuis septembre qu’on n’a pas tenu de session mais plutôt depuis janvier », soulignera-t-il. « On ne s’est pas entendu avec les élus des autres formations politiques sur la manière de renouveler les structures et le jour où on se mettra d’accord, l’APW reprendra son activité », précisera-t-il. À la question de savoir la suite réservée aux subventions des associations, lesquelles sont confrontées au problème financier, il rétorquera que « le budget a été voté en décembre et le wali avait demandé une dérogation, donc c’est à lui, en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports, de procéder à la répartition. De toute façon, fera-t-il remarquer, même l’APW avait toujours procédé à la répartition en commission mixte avec les services de la DJS ». Il n’y a pas que les subventions, la commission de recours des logements sociaux, dans laquelle l’APW est partie prenante, ne s’est toujours pas réunie pour donner des suites aux milliers de recours formulés par les postulants en sus des autres situations que doit débattre et, peut être même, débloquer l’assemblée de wilaya. La population souffre de cette situation de blocage de l’instance élue de la wilaya. En effet, cela fait sept mois depuis que l’assemblée populaire de wilaya n’a pas tenu de session digne de ce nom. La dernière en date remonte au mois de septembre, durant laquelle il a été question de la rentrée scolaire et universitaire, du bilan de la saison estivale et de l’adoption du chapitre relatif à la dotation des associations en subventions financières. C’est lors de celle-ci que les hostilités avaient commencé. Durant cette rencontre, les élus dissidents du FFS, se considérant sous la bannière du forum socialiste, ont exigé leur reconnaissance en tant que groupe alors que les élus du FLN et du RCD ont réitéré leur vœu de voir les organes exécutifs de l’APW renouvelés. La séance s’est poursuivie avec beaucoup de clivages la rendant très houleuse. En décembre, une autre session a été programmée pour débattre des secteurs de l’hydraulique et du foncier. 22 élus sur les 43 que compte l’APW de Béjaïa l’ont boycottée. Faute de quorum, la session a été reportée avec comme principal point inscrit à son ordre du jour l’adoption du budget primitif 2015. Celle-ci n’a pas pu se tenir. Contraint par des impératifs de temps, le wali de Béjaïa intervient pour convoquer les élus de l’APW pour une session extraordinaire pour le 28 décembre. De son côté le P/APW de Béjaïa, Mohamed Bettache, convoque une autre session pour le 4 janvier 2015 pour «examen et adoption du budget primitif de l’exercice 2015 et mise en conformité de l’assemblée aux textes et règlements». Deux sessions avec un même ordre du jour. Celles-ci n’ont pas eu lieu. Celle convoquée par l’APW a été reportée par le vice-président qui devait assumer la présidence de séance en l’absence du président, en congé de maladie. Encore une fois, la session convoquée par le président de l’APW n’a pas pu être menée à bout. Reprogrammée pour la fin du mois de janvier, elle avortera comme les autres. À peine ouverte, celle-ci est plongée dans une cacophonie indescriptible. Le président a fini par lever la séance, déclarant «assumer ses responsabilités». Depuis, c’est le black out total. Il y a quelques semaines de cela, la nouvelle majorité toujours dans l’opposition, saisit le président de l’APW en lui exigeant la convocation d’une session extraordinaire dans les meilleurs délais. Ils lui rappellent son refus d’entreprendre des actions en vue de régler la situation qui prévaut au sein de l’assemblée depuis plusieurs mois. Dans leur missive, les élus de l’opposition proposent l’ordre du jour, à savoir la désignation de trois nouveaux vice-présidents, l’adoption des nouveaux bureaux des commissions permanentes, la création d’une commission d’enquête de l’APW par rapport à la gestion du chapitre 914 et la création d’une autre commission d’enquête concernant l’absence d’un registre des délibérations, extraits de délibération non conforme à la loi, usage abusif et illégal de procurations. L’assemblée populaire de wilaya sortira-telle de son sommeil, dans l’intérêt de la population, ou continuera-t-elle à sombrer au grand dam de ceux qui l’ont élue ?

A. Gana

Partager