Portrait d’un enseignant, comme tous les autres

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Enseignant depuis plus de dix sept ans dans un établissement moyen à Yakouren, Ali Mansouri, âgé de quarante ans, père d’une “petite famille” composée de quatre membre, dont deux petites fillettes, n’aurait jamais cru un instant que la passion qu’il a tant aimé puis se devenir un jour un cauchemar quotidien.Il nous raconte avec amertume ses déboires avec les faux problèmes créés par la tutelle tel que le non-versement des salaires. “Avec toutes les primes et le salaire de base, je touche 19 800 DA”; une somme, dit-il, qui ne couvre pas les charges familiales. Chaque mois “je dois emprunter de l’argent pour boucler le mois”, déclare-t-il. En tenant une comptabilité d’épicier, il souligne que les frais mensuels dépassent le seuil des 28 000 DA. Pour étayer ses propos l’enseignant énumère ses dépenses : “La nourriture me revient à 15 000 DA, les soins médicaux frôlent les 3000 DA, les vêtements presque la même somme, c’est-à-dire 3000 DA”.Et de s’interroger ensuite : “Faites l’addition en ajoutant les factures du gaz et de l’électricité ainsi que celle de l’eau et vous verrez le chiffre final ?”Pour Mansouri l’idée qu’a la société du statut de l’enseignant est totalement fausse.“On nous considère comme des gens qui ne pensent qu’à l’argent, or c’est faux”, soutient-il. “Nous demandons uniquement nos droits et un peu de dignité”, enchaîne-t-il. Evoquant ses démêlés avec l’administration, à l’instar de ses collègues du corps enseignant, l’orateur évoque 28 mois de retard dans l’échelonnement. Non payés.“Quand j’ai commencé l’enseignement à 23 ans, c’était par amour, maintenant j’ai peur de le quitter par haine”. M. Mansouri a attendu pour décrocher sa titularisation sept ans, dix ans plus tard il se retrouve toujours dans la même catégorie : la 14/3.Ainsi, comme tous les citoyens, un enseignant, en plus du travail pénible, ayant comme mission noble d’éduquer les générations futures, affronte les aléas de la vie et partage les préoccupations de sa population tels la dégradation du pouvoir d’achat, la crise du logement… Il attend un cadre de vie plus agréable.

M. Ait Frawsen

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