Site icon La Dépêche de Kabylie

Un rêve qui n’arrive pas à se concrétiser !

De plus en plus exigeants et surtout soucieux de leur santé les citoyens font désormais beaucoup plus attention à la qualité de l’eau qu’ils consomment. 

Si pour certains, ceux qui sont aisés et qui ont les moyens pour se le permettre, la solution est vite trouvée en recourant à l’eau minérale, pour les autres, les choses ne sont pas évidentes. En effet et vu la cherté de la vie, peu de gens peuvent se payer le luxe de s’approvisionner en eau au quotidien, à raison de 30 DA la bouteille d’un litre et demi. Pour le gros des citoyens, l’eau minérale en bouteille  est un produit de luxe qu’on ne peut s’offrir qu’occasionnellement, en cas de maladie par exemple. Partant, pour éviter l’eau du robinet au goût fade et de plus en plus moins sûre quand à sa qualité mais surtout sa pureté et afin d’éviter les complications que peut engendrer sa consommation, entre autres les calculs urinaires, beaucoup de gens parmi les citoyens de la commune de Timizart ont recours à l’eau des fontaines pour ceux qui vivent dans les villages où ces sources existent, et aux incessants départs vers Iakourene pour puiser une eau moins « agressive » à leur santé. Pourtant, en contrebas du village d’Izarazen existe une source au lieu-dit Bousar, située à quelque 900 m du village de Tazelmat. Cette source ayant un débit d’un litre par seconde se targue de débiter une eau d’une qualité rare et fort prisée. Malheureusement, elle est située sur un terrain accidentée et l’accès vers elle n’est pas des plus aisés. Cette source, qui a subi une délocalisation naturelle suite à un séisme, a vu son eau renvoyée 50 m plus bas. Aussi, pour chercher le précieux liquide, les villageois utilisent des baudets, indispensables pour son transport. Souvent, ce sont des enfants qui se chargent de cette laborieuse besogne, et qui, chaque jour, parcourent quelque 2 kms d’aller retour sur des sentiers rocailleux pour approvisionner leurs familles en cette denrée vitale. D’autre part, la plus grande quantité de cette eau de la source de Bousar se déverse à même la nature pour rejoindre la rivière se trouvant en contrebas, et ce, malgré le petit bac construit par les villageois eux-mêmes il y a quelques années dans le but de la préserver. L’idéal, selon les dires de certains habitants de Souk El Hed, chef-lieu de commune situé à quelque 1 500m en bas de la source, aurait été dans le captage de ce surplus d’eau par les services hydrauliques et de l’acheminer, ainsi, vers le centre ville pour en faire des fontaines publiques qui seraient plus abordables et faciles d’accès, puisque les gens, surtout ceux éloignés de l’endroit,  pourront y venir avec leurs véhicules puiser de cette eau. Cette idée n’est pas aussi farfelue que cela, puisque, selon notre source, des fiches techniques pour l’adduction de l’eau potable, notamment le captage et la réalisation de la station de pompage de la source de Bousar, ont été réalisées et déposées auprès de la wilaya, dans un passé récent. Hélas, force est de constater qu’à ce jour, rien de concret ne semble vouloir voir le jour. « Imaginons toute la ville de Souk El Hed dotée de fontaines publiques, issues de la source mère qu’est Bousar,  avec une architecture adéquate en cinq ou six endroits différents !  Imaginons le plus que cela pourrait apporter à l’embellissent de cette ville naissante, mais aussi le soulagement que cela apporterait aux dizaines de citoyens qui ahanent à longueur de journée derrière une eau potable et bonne à consommer ? Ce serait vraiment fantastique ! », nous dira à ce propos un habitant de la région. En attendant que ce rêve se réalise, des litres et des litres de ce liquide précieux se déversent dans la nature, devant le regard indifférent de tout le monde. « C’est un gâchis qui ne dit pas son nom », nous dira notre interlocuteur.

                   

A.S Amazigh

Quitter la version mobile