La subdivision de l’agriculture des daïras de Seddouk et Béni Maouche vient de lancer le nouveau programme d’aide pour le développement de l’agriculture de montagne, appelé programme à initiative locale (PIL).
Ce programme vise la multiplication des effectifs d’oliveraies dans les régions de Seddouk et de Béni Maouche. C’est pourquoi une campagne de sensibilisation des agriculteurs vient d’être mise en œuvre par cette subdivision, en faisant une large diffusion afin de toucher un grand nombre des fellahs. Il a été demandé aux notables des villages et représentants d’associations de confectionner les listes des demandeurs de plants d’oliviers pour le programme 2015/2016. Une liste à remettre aux services de la subdivision avant le 20 mai, délai de rigueur. Il faut dire aussi que les régions de Seddouk et de Béni Maouche sont réputées pour leur vocation oléicole par excellence. L’année passée, cette subdivision de l’agriculture a bénéficié d’un quota de 30 000 plants d’oliviers qu’elle a réparti à travers les communes des deux daïras, notamment pour les agriculteurs qui ont des oliviers ravagés par les feux de forêts, et ce, pour compensation des pertes subies. Cette année, avec la bonne pluviosité les agriculteurs se sont tournés vers le greffage, une méthode facile et gratuite qui permet la multiplication des végétaux. Elle consiste à implanter une portion de végétal appelée « greffon », extrait d’une branche d’un arbre productif, sur un plant sauvage (oléastre par exemple). Après soudure, un autre individu sera formé. « Les agriculteurs, pour la multiplication des effectifs d’arbres, préfèrent le greffage à la plantation pour diverses raisons. Tout d’abord, on sait de quelle variété est extrait le greffon et ensuite l’arbre obtenu rentre en production dans les deux ou trois années qui suivent », a expliqué un agriculteur. Si avant, nos aïeux ne vivaient que des produits agricoles tirés de leurs terres ; aujourd’hui, rares sont les agriculteurs qui ne vivent que du travail de la terre. Mais, la plupart d’entre eux sont des salariés ou des retraités de Frances ou d’ici possédant des lopins de terres d’où ils tirent des productions de l’huile d’olive et de figues fraiches et sèches, des produits agricoles du terroir très en vogue en Kabylie depuis la nuit des temps. Ces deux produits sont toujours choyés et consommés même par les Kabyles vivant en ville, d’où la forte demande qui fait grimper les prix chaque année. Ils sont utilisés en gastronomie et comme soins thérapeutiques. Pour leur publicité des foires des produits agricoles du terroir sont organisées chaque année un peu partout en Kabylie.
Il y a un adage qui dit : « Ne peut se considérer Kabyle, celui qui n’a pas un lopin de terre d’où cueillir les produits agricoles du terroir ». Un adage qui n’est valable que pour les familles vivant dans les villages, car en ville, certains Kabyles vivent comme des…citadins.
…À Kherrata aussi
Dans le cadre du développement du secteur oléicole, les services de l’agriculture de Kherrata ont lancé une campagne d’inscription des agriculteurs désirant bénéficier des plantations d’oliviers au titre de l’année 2015/2016. Cette campagne a débuté à la fin du mois d’avril écoulé et prendra fin le 20 mai courant. Les demandes de plants seront satisfaites en fonction des besoins exprimés par les agriculteurs des deux communes de la daïra, à savoir Kherrata et Draâ-El-Caïd, selon les superficies des terrains agricoles devant recevoir ces plantations. De telles opérations, qui s’inscrivent dans le sens du développement agricole rural, s’effectuent chaque année à la même période, constituant une opportunité aux agriculteurs de la région de Kherrata concernés par cette activité ancestrale de développer l’oléiculture dans la région, à travers le renouvellement des oliveraies touchées par le vieillissement, l’augmentation et l’amélioration de la production. Des atouts donc pour une meilleure qualité de l’huile d’olives.
A cela s’ajoute l’impact positif que cela résulte sur le plan économique. Enfin, Il y a lieu d’étudier les possibilités d’introduction d’autres variétés pour diversifier la production, sachant que le climat et le relief du sol constituent des facteurs naturels à même de développer cette activité au niveau de ces communes. Selon les informations recueillies auprès du service de l’agriculture concerné et à titre d’exemple, pour la seule commune de Kherrata, 2 500 plants ont été distribués au profit des agriculteurs au titre de la campagne de développement oléicole 2014/2015. Des opérations similaires méritent d’être poursuivies à l’avenir sur les territoires des communes de Kherrata et de Draâ-El Caid dans la mesure où des superficies agricoles existantes sont de nature à recevoir d’autres programmes de plantations oléicoles, sachant que des potentialités tendant à développer cette filière sont réunies dans cette région qui totalise près de 1 650HA qui peuvent être utilisés pour l’oléiculture, une filière qui demande toutefois une véritable prise en charge par les agriculteurs en matière d’entretien et d’irrigation.
Slimane Zidane /L.Beddar