Dénoncé à plusieurs reprises par les familles des parturientes, le manque de personnel au service de maternité et de gynécologie de l’hôpital de Aïn El Hammam, à quarante-cinq kilomètres au Sud-est de Tizi-Ouzou, ne semble pourtant pas près de se résorber.
Outre l’insuffisance du personnel paramédical, ces services sensibles fonctionnent sans gynécologue depuis plus d’une dizaine d’années. Une carence à laquelle ne peuvent se substituer de simples médecins généralistes dont la mission est tout autre. Tous les appels des différents directeurs qui se sont succédés à la tête de l’EPH pour un recrutement de spécialistes « ont été vains », semble-t-il. C’est grâce à la diligence des sages-femmes qui y travaillent que la plupart des femmes admises en maternité goûtent à la joie de prendre dans les bras leurs nouveaux nés, venus au monde sans difficultés. Il faut cependant noter que la réglementation est stricte et inflexible à l’égard du personnel paramédical qui ne doit procéder à des accouchements qu’en présence d’un spécialiste, que l’hôpital n’arrive pas à recruter. Personne ne se souvient des derniers gynécologues, partis ailleurs pour de meilleures conditions de travail. Cette absence met le personnel devant une situation peu enviable, car si des complications venaient à surgir lors d’une délivrance, il serait seul à faire face à la fronde des familles. D’ailleurs, des cas de plainte au niveau des tribunaux ne sont pas rares. Quelle attitude les sages-femmes doivent-t-elles adopter face à des cas difficiles ? Les médecins de garde n’ont d’autre choix que de les diriger vers l’EHS Sebihi de Tizi Ouzou au risque de les voir accoucher, en cours de route. Lorsqu’on sait qu’en Algérie, une femme sur deux accouche par césarienne, on se rend compte de la nécessité de doter toutes les maternités d’un spécialiste de cet acte. La population, révoltée qu’une telle situation dure depuis plus d’une décennie, ne cesse de rappeler son droit à des soins de qualité dans une structure dotée de spécialistes, capables de faire face à sa demande, en toutes circonstances. Il est utile de rappeler que l’EPH de Ain El Hammam offre une couverture sanitaire aux populations de 12 communes qui comptent plus de 116 000 habitants disséminés dans 146 villages de montagne. Les hivers rigoureux de ces dernières années, tel celui de 2012, entravent tout déplacement lors des chutes de neige. La direction de la santé de la wilaya devrait prendre en compte tous ces paramètres pour remédier à cette carence en procédant à des affectations de spécialistes, pour une meilleure prise en charge de la population.
A.O.T.