Absence de sécurité sur les chantiers

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Les nombreux accidents, parfois mortels, qui surviennent dans des chantiers du bâtiment ne semblent pas servir de leçon aux entrepreneurs et aux auto constructeurs pour qui, les normes de sécurité ne sont qu’un vain mot. De passage devant un chantier, au niveau d’un village de la commune de Ain El Hammam, il nous a été donné de remarquer que les ouvriers y travaillent en tenue de ville. Jean, baskets, bien qu’usagés et veste de survêtement, forment l’essentiel de leur tenue de travail. Point de casque et encore moins de chaussures de sécurité. Un jeune manœuvre tire de toutes se forces sur une corde fixée à une poulie pour monter un cageot plein de briques que récupère son camarade, perché sur un échafaudage, quelques étages plus haut. La sécurité n’est pas plus importante pour l’un qui risque de chuter dans le vide que pour l’autre, loin d’être à l’abri d’une brique qui pourrait tomber. Quelques mètres plus loin, deux personnes sont à l’œuvre sur une largeur de trois madriers réunis sur des supports en bois, mais sans barrière de protection. Il suffit d’un faux mouvement, un trouble quelconque, pour que l’un d’eux bascule, d’une hauteur de quelque six mètres, pour atterrir sur l’asphalte. Des cas similaires se sont produits à plusieurs reprises. Si certains accidentés s’en sont sortis avec un handicap, pour le restant de leurs jours, d’autres ont perdu la vie, à cause de leur inconscience ou de celle de leur employeur. On parlera des responsabilités des uns et des autres une fois le drame arrivé.   C’est à croire que les tenues et autres barrières de sécurité tout comme les filets devant protéger les citoyens de passage, n’existent que pour amadouer les contrôleurs.

Quant au respect du passant, personne n’en a cure. Perché sur plus de dix mètres de hauteur, un maçon continue, de crépir un mur en briques. En contrebas, le sol est jonché de mortier. Les passants en reçoivent sur leurs têtes tout comme les voitures de passage ou en stationnement à quelques mètres, dont le toit et le capot sont parsemés de grains de mortier.

A pied ou au volant d’une voiture, il est recommandé une attention particulière aux abords d’un chantier. Des briques, des madriers ou autres  matériaux peuvent à tout moment chuter des hauteurs du bâtiment. Lorsque certains constructeurs plus prévoyants (ce qui est sommes toutes rare), que d’autres, matérialisent leur chantier, ils n’utilisent, cependant, qu’un ruban multicolore, sensé dissuader quiconque de s’en approcher. Les filets ou autre clôture devant écarter tout danger ne sont jamais utilisés, quelle que soit la hauteur de la bâtisse en construction. 

Nous nous demandons si ces chantiers sont contrôlés par qui de droit pour remédier à ce désordre qui ne dit pas son nom. Les normes de sécurité et les contrôles y afférents ne seraient-elles exigées que pour les chantiers étatiques ? Les privés doivent être contrôlés, également, pour leur éviter de se dérober à leurs responsabilités vis-à-vis des ouvriers qu’ils emploient. Quant à l’assurance sociale des ces travailleurs, rares sont les entreprises qui prennent la peine de la souscrire à tous leurs employés.                                            

  A.O.T.

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