Dans la plupart des villages kabyles, dès l’annonce d’un quelconque projet susceptible d’améliorer un tant soit peu le cadre de vie des villageois, des oppositions s’élèvent et contrarient la concrétisation dudit projet, le rejetant ainsi aux calendes grecques ( a t yefk unebdu i lexrif, comme on dit en kabyle).
C’est ce qui se passe pour le nouveau poste transformateur sensé être implanté dans le village d’Igherbienne, commune de Timizart, daïra d’Ouaguenoun, et qui se trouve le long du CW 06. Pourtant, après moult palabres, un terrain fut convenu à son poste et les équipes de Sonelgaz ont déplacé leur matériel pour débuter le travail, ce qui augurait d’une nette amélioration pour le village en matière d’alimentation en électricité après des années de frustrations dues aux fréquentes chutes de tensions, surtout pour les habitants des zones périphériques. L’unique transformateur du village étant devenu incapable d’alimenter convenablement tous les foyers tant le village à grandi à une vitesse inouïe. Il faut rappeler que ce transformateur date de l’année 1990, c’est-à-dire quand l’électricité est arrivée enfin vers ce village en même temps que les villages avoisinants, Berber et Ait Ouhand. Mais voilà faute d’études établies au préalable, le projet se retrouve subitement à l’arrêt suite au refus des habitants du village voisin Ath Moussa, situé en contrebas de CW 06, qui ne souhaitent pas que la moyenne tension passe au dessus de leurs terrains. « Le seul recours dès lors était de relancer les travaux en souterrain sur une longueur de 260m, cela permettrait d’acheminer la ligne et son branchement via les parcelles du lieu-dit Boualil, appartenant au village d’Igherbienne. En tout cas, telle est la nouvelle proposition émise par le comité du village aux responsables du projet auprès de la Solegaz », nous dira A.T., membre du comité qui suit de près l’évolution du projet. «Malheureusement, pour le moment, cette solution semble être réfutée par SDC, car elle suppose une enveloppe budgétaire supplémentaire. Aussi, il nous semble nécessaire que le comité du village prenne attache avec les responsables de la commune afin de dégager ensemble les voies et moyens à même de sortir ce projet de l’impasse et permettre ainsi son achèvement, tant la situation urge pour les citoyens d’Igherbienne », nous dira notre interlocuteur. Il faut savoir que la plupart des habitations de la périphérie du village sont quasiment dépourvues d’électricité tant la chute de tension est quasi quotidienne, surtout si l’ont sait qu’avec l’approche de la saison chaude et l’entrée en matière des climatiseurs ne feront qu’aggraver cette situation déjà précaire. Le vieux transformateur dont est doté le village étant incapable d’alimenter chaque maison en cette énergie vitale. Mais, les soucis des villageois sont aussi nombreux, puisque à ce jour, les travaux pour l’acheminent du gaz de ville ne sont pas encore entamés. S’ajoute à cela l’urgence de redorer le visage du village charcuté par les immondices jetés pèle mêle tout le long des rues, notamment les canettes de bières, les sachets et les bouteilles en plastiques. « On souhaite que des actions ponctuelles pour le nettoyage de nos quartiers soient initiées par le comité. Il suffit, pour cela, programmer une journée de volontariat pour justement nous débarrasser de tous ces détritus qui enlaidissent le village. Il nous faudrait aussi penser au nettoyage du cimetière du village qui est envahi par les mauvaises herbes. Je suis sûr que si de telles initiatives, qui ne nécessitent nullement de gros moyens, soient proposées, elles trouveront échos et engouements auprès de nos jeunes », nous dira en guise de souhait un autre citoyen du village. C’est dire que le comité du ce village a du pain sur la planche.
A. S Amazigh