Hormis les emplois précaires proposés dans le cadre des divers dispositifs d’aide de l’Etat à l’emploi, trouver du travail dans les régions de haute Kabylie revient à «chercher une aiguille dans une botte de foins ». Région montagneuse par excellence, la région de Aïn El Hammam, à quarante-cinq kilomètres au Sud-est de Tizi-Ouzou, souffre d’un manque flagrant en emplois.
L’industrie pourvoyeuse de postes d’emploi est quasi inexistante. Même les entreprises, telles «Pâturage d’Algérie » et autres fabriques ont délocalisé leurs activités pour s’installer sous des cieux plus cléments.
La plupart des propositions de recrutement émanent des administrations et à un degré moindre des entreprises économiques (banque, sonelgaz et autres). Les jeunes en âge de travailler arrivent par dizaines, voire par centaines sur le marché qui ne peut, cependant, contenter que les manœuvres, les ferrailleurs et autres spécialistes du bâtiment, au sein de petites entreprises. Mais entre les uns et les autres se dresse le problème des salaires que les demandeurs trouvent peu attirants. Un maçon, rémunéré à plus de deux mille dinars par jour chez l’auto-constructeur privé ne peut intégrer une entreprise de bâtiment pour 1 200,00 dinars bien qu’on essaie de l’appâter en lui garantissant l’assurance sociale, les cotisations pour la retraite et autres avantages sociaux. Les quelques travailleurs du bâtiment qui s’adressent à l’ALEM espèrent être recrutés comme chauffeurs ou gardiens, des emplois qui ne demandent pas d’efforts physiques importants. Les autres préfèrent monnayer leurs services directement avec les patrons privés. Les universitaires de plus en plus nombreux n’ont d’autres choix que de se présenter à l’Agence locale de l’emploi (ALEM) pour espérer un placement, au niveau des administrations qui procurent à elles seules, la majorité des postes. Malgré tous ses efforts (sorties, information), l’ALEM, intermédiaire entre les postulants et les patrons, qui procède aux recrutements classiques avec prise en charge par l’employeur, ne peut satisfaire toutes les demandes vu que l’administration qui a recruté tant de jeunes ces dernières années commence, elle aussi, à donner des signes de saturation. Cependant, les bénéficiaires dont les salaires sont pris en charge par l’Etat, sont rarement recrutés définitivement par leurs employeurs. Au niveau de l’ALEM de Aïn El Hammam, la majorité des affiches portant offre d’emplois proviennent des entreprises privées du bâtiment qui souffrent actuellement d’un grand manque en main d’œuvre alors que celles émanant de grandes entreprises publiques telles l’ENIEM, arrivent rarement chez nous. Pour réduire un tant soi peu le chômage dans la région, les grandes entreprises privées ou étatiques devraient faire un effort de recrutement en direction de la jeunesse locale pour la faire sortir des cafés et l’extirper aux divers maux sociaux.
A.O.T.