Les températures caniculaires qui se sont étalées sur trois jours dès le début de la semaine, ont conduit les jeunes de Sour El Ghozlane à se rendre dans les barrages et retenues collinaires de la région pour se rafraîchir, et ce, malgré les dangers qui les guettent dans ce genre d’ouvrages hydrauliques, vu l’envasement bien avancé de certains d’entre eux.
Déjà à la fin du mois dernier, un enfant de 12 ans d’une commune voisine, El Hachimia, s’est noyé dans la retenue de Dj’gham. Mais, apparemment, rien ne peut dissuader les jeunes adolescents de se livrer à leurs petites fantaisies qui peuvent malheureusement leur coûter très cher. Pendant ces derniers jours de chaleur exceptionnelle qui, en outre, est accompagnée d’un épais voile de poussière montant des Hauts Plateaux et recouvrant tout le ciel de la région de Sour El Ghozlane, plusieurs jeunes de la ville ont trouvé dans l’Oued Guergour, qui descend de Djebel Dirah, un lieu de douce villégiature. L’eau fraîche issue des dernières fontes de neige, se stabilise au niveau de la plaine de Haouch Toto, une ancienne ferme coloniale. C’est là dans la pénombre d’un vieux platane, de frênes et de peupliers, que les jeunes ont construit leur petit ouvrage, appelé « tabia ». Une forme de retenue rudimentaire, mais assez large pour permettre les manœuvres de nage pour quatre à cinq personnes en même temps. Nous sommes à quelque 6 kms du grouillant centre-ville, happé par la circulation automobile, la chaleur suffocante et l’épaisse brume poudreuse. Les jeunes s’adonnent à leur sport favori, puis se relaxent sur l’herbe bien fournie, dans une ombre que ne trahit pratiquement aucun rayon du soleil. Les groupes se relayent qui, à pied, qui, en voiture; ils passent toute la journée et ne rentrent en ville qu’après le recul de la température, au crépuscule. Un ancien habitant de la ville nous apprend que le fils de l’ancien propriétaire de la ferme Haouch Toto, un colon de ce nom, vient pratiquement chaque année pour se ressourcer dans cette fabuleuse nature, faite de verdure, d’eau fraiche et de brise éternelle.
N.M.Taous