Le vide culturel et sportif qui sévit dans bon nombre de localités de la wilaya de Bgayet, notamment dans les contrées enfouies au fin fond des campagnes, à l’image de Chemini, est source de déperdition d’une pépinière de futurs champions.
Néanmoins, des personnes tentent tant bien que mal de donner espoir à des bambins qui n’ont autre que le sport pour s’exprimer. Chemini, une localité située à 60 km au sud de la ville de Béjaïa, brille par sa section de karaté qui, par ses performances individuelles et collectives tant au niveau régional que national, augure d’un bel avenir. Les efforts consentis par les dirigeants de ladite section afin de donner le meilleur aux athlètes ont largement participé à dénicher de graines de champions parmi cette pépinière de karatékas. Derrière ce colossal travail, des encadreurs qui ne jurent que par la victoire. À la tête de ce staff, Hakim Madaci, président de la section karaté ainsi que les trois entraîneurs Rachef Lamine, Rachef Adel et Boudries Sofiane. Nonobstant le peu de moyens dont dispose le club, l’esprit d’abnégation et des dirigeants et des athlètes a permis à la section de karaté de se hisser au firmament de la gloire. Créé depuis une décennie, le club en question a formé des centaines de jeunes, toutes catégories confondues, qui ont foulé le tatami pour apprendre les rudiments d’une discipline vieille comme le monde. Pour l’exercice 2013/2014, la section karaté de Chemini est classée 8e meilleur club d’Algérie. Un résultat ayant permis au club de participer aux assemblées générales de la fédération algérienne de karaté. Sur le plan régional, à savoir la région Centre-est, le club susdit s’est hissé à la première place avec honneur. Dans la même année, 13 médailles ont été décrochées par les compétiteurs du club (3 médailles d’or, 3 médailles d’argent et 7 de bronze). Et comme l’appétit vient en mangeant, les athlètes du club multiplient les succès sans relâche. La dernière participation du club au championnat national dans la discipline du karaté qui s’est déroulé dans la wilaya d’El Biadh, deux benjamines, en l’occurrence Benani Dalia et Bellache Mazgha, ont brillé par leur exploit individuel, et ce, respectivement pour les catégories de 35 et 45 kilos. Les deux championnes n’ont cessé de grimper les échelons au grand bonheur de leurs encadreurs, ainsi que leurs parents. C’est dans cette optique que les autorités locales doivent se pencher afin de garantir un meilleur avenir à ces athlètes pétris de talents. Le palmarès dudit club est prometteur dans la mesure où les autorités concernées jettent un regard consciencieux à cette véritable pépinière qui n’a rien à envier aux autres sections, si ce n’est la disponibilité des moyens matériels, humains et financiers. C’est la seule condition sine qua non pour aller de l’avant et honorer le nom d’Ath Waghlis comme il se doit. «Nous avons 69 compétiteurs qui travaillent d’arrache-pied afin d’aller toujours de l’avant, espérant de facto que d’autres titres nationaux et internationaux viennent enrichir notre palmarès. La vocation première du club est la formation, sachant que cette discipline nécessite avant tout de la persévérance et de la constance», dira avec optimisme, Hakim Madaci, président de la section karaté de Chemini. Et d’enchaîner : «Une de nos karatékas, Belghazi Soraya, a décroché avec brio le titre de championne arabe en 2010. De même, Bettar maya a participé au Championnat du monde qui s’est déroulé en Espagne le mois de novembre 2013». «Néanmoins, l’absence de prise en charge de nos athlètes bride amplement notre participation, notamment lors des Opens qui nécessitent de facto un sponsoring de qualité», déplore notre interlocuteur. Malgré l’absence de moyens dignes du nom, la section de karaté de Chemini qui dépend en premier lieu du club sportif éponyme, ne cesse de se distinguer là où les clubs huppés ont échoué. Selon les dires du président de la section de karaté le club survit grâce à l’apport considérable de l’APC de Chemini sur tous les plans. L’absence de sponsors prive la section de moyens adéquats pour promouvoir cet art martial, à l’image d’une salle digne du nom et autres sources de financement pour un meilleur développement de cette discipline et doter la section de moyens à même de permettre à cette pépinière de talents d’aller le plus loin possible.
Bachir Djaider

