La salle des conférences de la Maison de la culture a abrité avant-hier, une cérémonie organisée à l’intention des gardes communaux à la retraite. L’initiative est louable. La double décennie noire témoigne encore de la bravoure et du sens du sacrifice de ce corps longtemps confondu avec la milice, avant d’être désigné par le terme de garde communale. La cérémonie, rehaussée par la présence des autorités civiles et militaires, a permis d’honorer 261 gardes communaux retraités. Le chef de cabinet, qui a prononcé à cette occasion une courte allocution, a souligné le combat courageux de ces hommes qui ont pris les armes contre un fléau qui menaçait les institutions de l’Etat et la cohésion sociale. Il en a profité pour annoncer les nouveaux avantages attachés désormais à ce corps, dont une partie relève du ministre de l’Intérieur et l’autre de celui de la Défense. A cet égard, il a fait savoir que le garde communal dispose d’une carte chiffa à 100%, d’une pension de retraite qui ne l’empêche pas d’exercer un autre métier et il peut bénéficier du dispositif de l’ENGEM. Quand aux gardes communaux radiés, il a fait savoir que leur cas va être étudié séparément, au cas par cas. Le secrétaire de la coordination nationale des gardes communaux, rencontré à cette cérémonie, ne semblait pas emballé. Pour lui, tous ces avantages ne seraient rien sans une reconnaissance officielle du garde communal comme moudjahid ou comme martyr. D’ailleurs, critiquant la pension de retraite accordée, il l’a qualifiée de ‘demie pension ». Quant au nombre global des gardes communaux, il a avancé le chiffre de 12 000 éléments et fait savoir qu’ils sont, depuis hier, partout en sit-in, en signe de solidarité avec leurs camarades qui observent depuis le 26 avril une action de protestation similaire à Aïn Defla qui se poursuivra jusqu’au 10 mai. Commentant le mot du chef de cabinet à propos du sacrifice consenti par la garde communale, il a avancé le chiffre de 4 672 victimes. Il a ajouté que le combat continuera tant qu’il n’y aura pas de dialogue autour de la question de la reconnaissance officielle du garde communal en tant que moudjahid ou chahid.
Aziz Bey
