Les bureaux de la CNAS en désuétude

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Le défi que s’est lancé le gouvernement algérien de rapprocher l’administration du citoyen semble s’altérer au vu des carences endossées une fois lesdits services installés au fin fond des campagnes. Ce cas de figure prend son effet dans certaines localités, à l’image de Chemini, une région mal lotie par l’implantation des différentes institutions ou organismes, censés sortir de l’enclavement des dizaines de bourgades. Toutefois, lorsque les services précités existent, ils ne répondent souvent pas aux attentes de la population locale. Et pour cause, l’exiguïté et l’absence des prestations de service de qualité laissent à désirer. Implantée dans le chef-lieu de la commune de Chemini depuis 1995, l’agence CNAS semble être dépassée par le temps. Vue de l’extérieur, cette structure ne paie pas de mine. Rien de particulier ne la distingue des bâtisses environnantes. Situé en contrebas de la polyclinique et du siège de la mairie, les bureaux de la CNAS semblent d’un autre âge. Absence de couleurs chatoyantes pouvant laisser entrevoir un intérieur plus accueillant et moins répulsif que l’extérieur. Érigée en R+1, l’agence CNAS occupe le rez-de-chaussée de l’immeuble, quant au premier étage, il est réservé aux bureaux des contributions. L’intérieur de l’organisme en question n’est guère plus enchanteur. C’est dans des locaux à la peinture défraîchie et aux murs délabrés que les quelques préposés font face à la population d’une des communes les plus peuplées de la région. Rien que de franchir la porte de cette agence, un petit hall d’une vingtaine de mètres carrés sert de salle d’attente, en sus muni d’exèdres qui ne laissent qu’une surface infinitésimale aux administrés pour rejoindre le guichet. Deux décennies après l’ouverture de ladite agence, cette dernière est gagnée par la caducité à tous les niveaux. Il faut rappeler que quatre communes, en l’occurrence Souk-Oufella, Tibane, Akfadou et Chemini, dépendent de l’agence CNAS implantée au chef-lieu de la daïra. Quant au contrôle médical, les villageois sont contraints de parcourir une dizaine de kilomètres pour rejoindre l’autre agence, sise à Sidi-Aïch, laquelle dispose d’un service afférent aux dites visites médicales. Autant de tracasseries qui ne font qu’irriter les affiliés de la CNAS, qui de facto ne comprennent guère la raison pour laquelle celle de Chemini n’est pas dotée d’une telle prestation, capable d’alléger un tant soit peu leurs souffrances. « Les conditions loin d’être luxueuses et l’exiguïté des bureaux ne semblent pas influer sur la qualité du service. Les agents de cette institution sont eux aussi victimes de l’étroitesse des bureaux. Il est grand temps que les premiers responsables de la CNAS pensent à construire une nouvelle agence à la hauteur de son nom », dira tout de go un retraité venu réactiver sa carte Chifa. Au demeurant, une daïra constituée de plus de soixante villages mérite amplement d’être dotée en infrastructures de base, et ce, dans l’espoir d’éviter un exode rural massif.

Bachir Djaider

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