Plaidoyer pour le dépistage

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L’EPSP (Etablissement Public de Santé de Proximité) des Ouacifs continue de sensibiliser le grand public sur la manière de se prémunir du cancer.

Jeudi dernier, c’est la polyclinique de Souk El Had, chef-lieu de la commune de Yattafen, qui a reçu les médecins venus à cet effet (sensibiliser les populations). Durant toute cette journée, les médecins venus à Yattafen se sont dépensés pour expliquer mais surtout convaincre les populations des villages de la commune à suivre les recommandations et explications pour se prémunir de la maladie du cancer. Ainsi, des posters ont été accrochés sur les murs et les portes de la salle d’attente de la policlinique de Souk El Had, et des dépliants furent distribués aux présents. Après la projection de vidéos explicatives, les spécialistes ont eu fort à faire durant cette journée. Sur les dépliants ou les posters, l’on pouvait lire que 70% des causes d’atteintes de cancers sont dues à des facteurs sur lesquels nous avons une action directe. Tels que expliqués par un médecin, ces facteurs consistent en une mauvaise alimentation, la consommation du tabac et de l’alcool, le manque d’exercice d’activités physiques régulières entre autres. «C’est le ministère de la Santé qui a lancé cette campagne dans le cadre du nouveau plan national contre le cancer 2015/2019, à travers l’organisation de journées de sensibilisation et de formation au profit des populations pour leur faire connaître le cancer. Au niveau de notre EPSP, nous avons organisé 5 journées dans cinq polycliniques différentes ; on a fait du travail de proximité avec des posters, des dépliants et autres projections vidéo. On est à l’écoute de la population et prêt à répondre à ses questions», dira docteur Habet, médecin spécialiste en épidémiologie, responsable du service épidémiologie au niveau de l’EPSP des ouacifs. Et d’ajouter : «L’on a remarqué que le public est fort intéressé par le sujet, il réclame même des journées de dépistage pour certains cancers. Le dépistage sert à découvrir certaines maladies bien avant l’apparition de leurs premiers symptômes. Durant ces journées de sensibilisations, on a constaté un manque d’information du public sur cette maladie qu’est le cancer». En effet, faire un dépistage c’est gagner du temps, car si une anomalie est découverte, ceci permettrait un traitement précoce avec de meilleurs chances de guérison, ainsi qu’un traitement plus limité avec une meilleure qualité de vie. C’est ainsi qu’il y a possibilité de diminuer l’apparition du cancer en évitant les principaux facteurs de risque, à savoir le tabac qui entraîne environ 20% de la mortalité et plus de 70% des cas du cancer du poumon ; c’est la cause de décès qu’on peut éviter facilement. Surveiller son alimentation est aussi un moyen de se prémunir du cancer ; ceci en consommant davantage des fruits, des légumes et des céréales. Eviter la consommation de l’alcool, limiter l’exposition aux rayons x (scanner, clichés radiologiques standards) et aux rayons ultra violets (soleil) sont aussi des facteurs qui peuvent nous préserver contre le cancer, selon les explications fournies aux visiteurs par les médecins. L’activité physique n’est pas à négliger si l’on veut se prémunir du cancer. Marcher à raison de 30mn au moins trois fois par semaine aide aussi à maintenir un poids normal. Concernant les statistiques des cancéreux en Algérie, le docteur Habet nous dira : «Dans le cadre du programme national, il a été constaté une augmentation de l’incidence du cancer, passant de 82 cas pour 100 000 habitants  en 1990 à 123 cas en 2010, c’est une augmentation importante quand même. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le ministère à faire ce plan national contre le cancer». Pour ce qui est des statistiques, il n’y a pas de statistiques fiables. D’ailleurs, même à l’échelle internationale, on parle de registre. En Algérie, il n’y a que 7 registres des cancéreux, c’est-à-dire que seulement 7 régions d’Algérie sont répertoriées, car pour ce qui est des cancéreux, ils n’ont pas une prise en charge claire et apparente. A la question de savoir si cette campagne peut apporter quelque chose de positif, la réponse de notre interlocuteur fut la suivante : «Bien sûr que oui ; pour combattre le cancer, on insiste sur les facteurs de risque. Il y a certains cancers qui sont évitables, c’est-à-dire que si on évite certains facteurs comme le tabac, l’alcool, si on a une alimentation saine, on pratique l’activité physique régulièrement, la marche notamment, on se prémunira contre le cancer. C’est aussi une opportunité pour insister sur le dépistage de certains cancers, comme celui du sein, par la mammographie, l’auto palpation, ou celui du col de l’utérus  grâce au frottis, un examen systématique nullement douloureux, examen qui doit être fait surtout par les femmes à un certain âge. On a aussi le dépistage pour le cancer du colon et de la prostate. C’est surtout ce message qu’on veut faire passer». «On a élargi au maximum cette campagne de sensibilisation par des journées que nous avons organisées dans les 3 daïras concernées par notre EPSP, à savoir Ouadhias, Ouacifs et Beni Yenni.  Durant ces journées, on a senti que  pour la population, le sort d’un cancéreux est scellé mais nous, nous lui expliquons qu’à travers le dépistage précoce, cette maladie peut être soignée. D’ailleurs, l’exemple à donner est celui du cancer du sein chez la femme. Si ce dernier est détecté à temps, il sera pris en charge et le sujet atteint sera totalement guéri», dira de son côté le docteur Imadouchene, responsable au niveau de l’EPSP des Ouacifs, avant de remercier les populations des trois daïras qu’ils ont visitées pour leur accueil chaleureux.

M. B.

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