L’incinération est devenue un mode de destruction des ordures ménagères dans les dépotoirs et décharges publics, à travers l’ensemble des communes de la daïra de M’Chedallah, notamment depuis la premières semaine de ce mois de mai qui coïncide avec l’arrivé des grandes chaleurs, du fait que les déchets asséchés par la canicule qui sévit depuis le début du mois facilite la mise à feu.
C’est à croire que les six communes que compte cette daïra se sont données le mot d’ordre, pour partir à l’unisson à l’offensive des multitudes des dépotoirs, pour la plupart sauvages et non aménagés, qui foisonnent dans chacune de ces municipalités. Aussi, chaque matin, il est constaté un désolant spectacle d’innombrables colonnes de fumées qui montent en chandelle dans l’air, une authentique reproduction d’un ancien campement d’une tribu indienne peaux rouges sachant que même des troupeaux de vaches semblables à ceux des bisons tournent autour de ces dépotoirs attirées par les restes de nourriture au même titre que de nombreuses autres espèces animales domestiques ou semi sauvages. Ces incalculables colonnes de fumée noire, en l’absence de courants d’air durant cette période des plus calmes sur le volet climatique pour les éparpiller, finissent aux environs de midi par se rencontrer dans le ciel et former une sorte de brume opaque au-dessus des agglomérations. Une effarante pollution qui s’empare du territoire de cette région où l’asthme et les maladies respiratoires commencent à se généraliser, notamment au niveau des gros centres urbains riverains d’Assif N’sahel, à l’intérieur du lit duquel s’est concentré le gros des décharges et dépotoirs, comme El Adjiba, Ighrem, le chef-lieu d’Ahnif, Vou Aklane, la nouvelle ville Ath Mansour, Ath Vouali, Chorfa Chokran et Toghza. Des agglomérations à forte concentration démographique, copieusement polluées par ce tapis de fumée sous forme de nuage, qui les enveloppe et plane au-dessus des toits à longueurs de journées et qui les étouffe durant la nuit. Mais cela ne veut en rien dire que les communes de montagne Saharidj et Aghbalou sont épargnées par ce genre de pollution. Il aurait facilement été mis fin à cette pollution à grande échelle qui porte atteinte à l’environnement et la santé publique si les travaux sur le projet du centre d’enfouissement technique (CET) d’Ahnif de type intercommunal étaient mené à terme dans les délais ; un projet réalisé à hauteur de 80 % mais qui accuse un retard qui frôle les deux ans pour sa livraison et sa mise en service. En attendant que l’on se penche sur cette lamentable situation, les pavillons des urgences de l’hôpital de M’Chedallah continueraient à être pris d’assaut quotidiennement pas des dizaines d’asthmatiques et ceux ayant des maladies respiratoires chroniques qui souffrent le martyre à cause de cette méthode de destruction des déchets ménagers par la mise en feu, à l’origine d’une incroyable pollution.
Oulaid Soualah