«Nous cherchons à ce que le citoyen ne tombe pas malade»

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Ce n’est pas la première fois que le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran vient à Draâ El-Mizan. 

Avant-hier, une journée entière a été consacrée par les membres de cet organisme au sein de la salle des réunions de l’APC. Du côté du Crasc, on retiendra la présence de l’équipe de recherche composée du professeur Leila Houti, du professeur agrégé Nabila Heraoual, M. Tayeb Kial, docteur Hayet Benamar, docteur Salah Ouhadj, du secrétaire général de l’APC de Draâ El-Mizan membre actif du groupe de recherche, M. Ali Sellami, alors que l’APC a été représentée par des élus. Cette rencontre a vu aussi la participation des responsables des secteurs de l’éducation, de la santé de la Cnas, de l’hygiène et bien sûr le mouvement associatif. Avant le lancement des travaux, une minute de silence a été observée à la mémoire du professeur Chougrani Saada, un membre actif au Crasc d’Oran. Des témoignages émouvants ont été donnés par cette équipe qui l’a bien connu ainsi que par les responsables de Draâ El-Mizan, notamment M. Ali Sellami qui a eu l’occasion de travailler avec lui durant les enquêtes lancées dans la région au sujet de la leishmaniose. L’ouverture a été faite par M. Tayeb Kial et Ali Sellami aux environs de 09 heures. De son côté Leila Houti présentera ensuite le thème  » équité et santé : enjeux et challenges « . Dans son intervention, elle dira que dans le cadre de l’équité et santé les services de santé ne sont pas le premier déterminant de santé.  » Ceux-ci prennent en charge une personne à un moment donné. Or, bien souvent, le traitement arrive à un stade tardif, c’est-à-dire en post exposition, et ne permet pas de restaurer la santé dans sa globalité », poursuivra-t-elle. Et de souligner :  » De façon générale, l’environnement modèle sculpte les comportements et les habitudes des individus à travers les expositions diverses et entraîne des problèmes de santé au sens large qui nécessitent à leur tour l’utilisation des services de santé « . Dans ce contexte, elle rappellera qu’à l’issue des actions menées dans le cadre du projet Eco-santé (Crasc-Crdi), qui a montré l’intérêt porté par la population de Draâ El-Mizan à des initiatives privilégiant la participation communautaire, le projet ayant démarré en 2012 par des contacts avec les acteurs locaux, le but recherché était d’estimer comment la santé était représentée par les populations et comment les services de santé répondaient aux attentes des usagers ? D’autre part, le professeur Leila Houti jugera que les enseignements des focus-groups et des entretiens les ont conduits à formaliser une autre enquête d’informations relatives aux besoins ressentis dans la région.  « L’enquête semi-qualitative a contribué à confirmer beaucoup de zones encore floues », signalera-t-elle au passage. De son côté Tayeb Kial soulignera que la validation des premiers résultats avec des personnes-ressources a permis de dresser un tableau encore plus net de la situation vécue par les populations locales. Au cours de leur intervention, les membres de cette équipe de recherche insisteront sur l’élaboration d’un projet local de santé tout en associant tous les partenaires déterminants.  » La société civile devra s’impliquer pleinement dans ces actions. On ne cherche pas à soigner des malades. Mais, on cherche à ce que le citoyen ne tombe pas malade », remarquera l’un des conférenciers. Et à un autre de dire :  » Il faudrait alors recenser tous les facteurs à l’origine de ces maladies. En somme, déjà une meilleure hygiène de vie est une étape déterminante. Ensuite, la prise en charge de l’environnement et l’importance qu’on donne par exemple au sport sont aussi d’autres solutions ». Les conférenciers, par exemple, citeront qu’au niveau local, il faudrait aider les institutions, prévoir aussi un système d’alerte, lutter contre la précarité et la pauvreté assurer la couverture sociale aux citoyens… Le programme s’est poursuivi avec d’autres ateliers, à savoir  » la présentation du projet Equité et Santé  » par Nabila Heroual, « les résultats préliminaires du projet » par Tayb Kial et une table ronde « validation des priorités/ partenaires institutionnels ». Après la pause café un débat et validation ont été encadrés par Nabila Heroual, Tayeb Kial et Salah Ouhadj avec la participation des invités et des associations. Donc, comme objectifs scientifiques, le but de cette journée a été de dresser un listing de domaines et d’actions stratégiques à proposer aux décideurs locaux pour le choix final de l’élaboration d’un complément à un programme local de santé basé sur la participation communautaire et le projet du programme sera validé par les participants institutionnels.

Amar Ouramdane

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