« La clinique Sbihi est saturée »

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Le CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou organise, pour la première fois, la journée scientifique dont le thème « Urgences gynéco obstétricales »,  jeudi 14 mai 2015. Au programme de cette première expérience de l’EHS, clinique d’accouchement Sbihi Tassadit de Tizi-Ouzou, pas moins de quatorze (14) communications sont prévues et réparties en quatre séances : 4- 3- 4 -3. Elles sont assurées par des Pr et Dr dans le domaine. Citons « Hémorragie de la délivrance » par le Dr Bellik du CHU de Tizi-Ouzou, « Pré-éclampsie sévère » par le Dr Khiar S. EHS Sbihi, « Réanimation du nouveau-né »  par le Pr Bensadi, « Sida, Hépatite et grossesse » par le Dr Brahimi CHU de Tizi-Ouzou , « Infections et grossesse » par le Dr Chikaoui, « Fertiloscopie » par le Pr Khoudja du CHU Baïnem entre autres thèmes retenus tous indispensables les uns comme les autres.

L’auditorium du même établissement était plein dont la majorité était de femmes médecins, sages-femmes, gynécologues et  paramédicaux,  étant donné l’importance du thème et l’impact qu’il pourrait avoir, notamment auprès des parturientes, particulièrement les nouvelles mamans et nouveaux papas. Le DSP, M. Mustapha Gaceb fera les éloges de la nouvelle directrice de la clinique Sbihi Tassadit « qui est en train de faire du bon travail et son premier souci et de remédier à la situation qu’a vécue la structure depuis des années » En matière de chiffres, la nouvelle directrice avance : « Une moyenne de trente (30) accouchements dont dix césariennes sont assurés par jour. Quant au nombre d’admissions, il est estimé à une cinquantaine jour. Pour le 1er trimestre de l’année en cours, le même établissement a réalisé 2159 accouchements dont  979 césariennes » un  chiffre qui pourrait être «  revu à la hausse au cours de ce deuxième trimestre 2015 » L’établissement qui est à « vocation régionale, reçoit des parturientes des wilayas limitrophes à savoir : Bouira et Boumerdès. La mission n’est pas facile déjà  avec l’exigüité des lieux à laquelle s’ajoute une grande pression subie par l’équipe de garde du service des urgences, du nombre de parturientes à haut risque qu’elle reçoit mais aussi elle est confrontée à d’autres problèmes en relation directe avec des  parturientes, notamment celles qui arrivent à l’improviste sans aucun document sur leur état de santé ce qui ralentit leur prise en charge  immédiate ». Tous ces arguments et non des moindres se répercutent sur le sort de la future maman ou du bébé ou des deux à la fois. Les autorités sont ainsi interpellées dans ces cas de figure afin de s’y pencher et de manière sérieuse pour apporter un plus palpable dans cette structure qui en a grandement besoin pour enlever cette étiquette de « mouroir » qui lui colle au dos depuis des années déjà.  De son côté le Pr Abbes Ziri, le Directeur Général du CHU de Tizi Ouzou  a annoncé : « une délégation constituée d’une dizaine de médecins issus de la wilaya de Constantine est attendue par l’établissement le 19 mai 2015  pour une formation. Et d’ajouter : «  dans le cadre du jumelage, une équipe médicale se rendra dans la wilaya d’Ilizi du 19 au 24 mai prochain pour des échanges d’expériences mais surtout venir en aide dans ce domaine dans cette partie du territoire qui manque de tout ».

Pour le Dr Rimani Arezki, gynécologue à l’EHS, clinique Sbihi Tassadit de Tizi-Ouzou : « C’est notre première tentative d’organiser une journée scientifique ayant pour thème : Urgences gynéco obstétricales pour justement sortir de l’anonymat dans lequel la clinique est cloitrée depuis des années et avec un passif non réjouissant annoncé à tort ou à raison. Aujourd’hui, nous voulons montrer aux gens qu’il y a du sérieux dans cette clinique et que ça travaille le plus normalement du monde contrairement à ce que l’on pense d’elle comme préjugés » Parlant des objectifs de cette journée, le Dr dira : « réunir l’ensemble des intervenants dans la prise en charge de cette pathologie des urgences gynéco obstétricales d’un côté et de voir ce qui se fait  dans d’autres structures identiques à la nôtre, en dehors de notre wilaya » Les intervenants et conférenciers viennent de Bab El Oued, de Baïnem, Aïn Taya, Ex Parnet et bien entendu la plupart de Tizi-Ouzou » Interrogé sur la généralisation de la césarienne, il dira : «  la généralisation de la césarienne est de par le monde. Des contraintes qui entourent le gynécologue, l’exigence du moment est de faire vite pour sauver la maman et le bébé » et d’expliquer : « la clinique Sbihi est saturée : plus le nombre de parturientes est élevé plus la surveillance est accrue. La décision de s’occuper de telle ou telle malade n’est pas souvent facile à prendre  ». Interrogé sur le changement apporté au sein de cette clinique, le Dr se dit franc et confiant : « Il y a des choses positives qui sont en train de se mettre en place. C’est ma troisième année dans cette clinique et nous pouvons rassurer les parturientes que les choses ont beaucoup évolué. Il n’y a pas de risques comme auparavant. Nous voulons effacer ce passé qui hante nos femmes et sœurs ! Il n’y a pas de démobilisation dans cette clinique comme on veut le faire croire. Quant au taux de mortalité nous sommes très loin du taux national. Nous avons 30 décès pour 100 000 accouchements ! Nous sommes au-dessous des normes nationales et mêmes OMS. Le côté formation de sages-femmes et de gynécologues fait défaut et  l’Ecole paramédicale de Tizi-Ouzou y forme pour le territoire national ».      

Arous Touil

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