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 »La hausse du prix de l’eau est inévitable, à terme »

Dans l’entretien qu’il a accordé au quotidien arabophone El Khabar, dans sa livraison d’hier, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, assurera que « l’application du prix réel de l’eau est irréversible », conformément à l’article 100 de la loi sur l’eau. Néanmoins, durant les prochaines années, l’Etat continuera à soutenir les coûts de l’eau, et procédera graduellement à des hausses des prix du m3 pour ne pas pénaliser le consommateur. Actuellement, le consommateur continue de payer son eau entre 12 et 18 DA le m3. Alors que l’Etat supporte la différence entre le prix au consommateur et prix réel, soit 24 DA le m3. Selon Sellal la récente augmentation du prix de l’eau a été moindre. Il indiquera que le coût de l’eau sortie des stations d’épuration est de 48 DA le m3. Concernant les eaux usées, il faut savoir que le m3 revient à l’Etat 22 DA, alors qu’il est facturé 2 DA pour le consommateur. Il soulignera toutefois qu’aucune augmentation n’est prévue à court terme à ce propos. D’autre part, le ministre de l’eau évoquera la proposition qui sera examinée en mars prochain par le gouvernement visant à annuler la gratuité de l’eau brute, en introduisant la tarification à 1 dinar le m3, versé par l’Algérienne des eaux (ADE) à l’Agence nationale des barrages et transferts. Et toujours concernant l’ADE, Sellal affirmera que cet opérateur est tenu d’assurer son équilibre financier, après l’ouverture du secteur, et ce, avec l’application du coût réel de l’eau. L’invité d’El Khabar indiquera que les fuites de cette précieuse ressource atteignent les 40 %, dont un taux de 17% est dû au phénomène de fraude. La pollution des barrages a pris de l’ampleur ces dernières années. Sellal a avancé un nombre de 03 barrages pollués sur un total de 57 existants, et pas moins de 29 stations d’épuration à l’arrêt. Il révélera l’existence d’un nouveau programme visant à protéger de la pollution les barrages et à lancer la construction de nouvelles stations d’épuration, qui atteindront un nombre de 58 stations à l’horizon 2008. 28 stations d’épuration sont en cours de réhabilitation. D’après Sellal, l’Etat a perdu des sommes colossales dues aux retards accumulés dans la réalisation des barrages, tels que celui de Koudiat Asserdhoun (Bouira), qui a coûté 25% de plus que son budget initial. Il rappellera aussi que le barrage de Tichihaf (Béjaia) sera livré en juin 2006. Et ceux de Rouassa (Bouira) et Sidi M’hamed (Ain Defla), seront livrés prochainement. Au sujet de la gestion de l’eau de la Capitale, confiée à Suez, Sellal dira que cet opérateur est tenu d’assurer un service d’approvisionnement de 24h/24. Le ministre tient à signaler que Suez n’a rien à voir avec ni la tarification ni la facturation de l’eau. La gestion de l’eau d’Alger, interviendra selon « une formule qui ne nuit pas au consommateur ». Il est à rappeler que le contrat avec Suez est de 110 millions euros pour une durée de 5 ans et demi.

Elias Ben

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