La violence dans les écoles n’est que « le reflet de la violence répandue dans une société en déliquescence, où les valeurs sont inversées », a estimé le professeur Salah Belaïd lors des travaux du premier séminaire national sur la violence en milieu scolaire, organisé par le bureau de Bouira de l’association nationale des parents d’élèves. « La violence en milieu scolaire est devenue un fait très alarmant dans notre société. Plusieurs facteurs importants expliquent cette dangereuse montée. A commencer par la dégradation des valeurs familiales et sociales, notamment à l’intérieur des foyers familiaux et des milieux sociaux », a fait savoir le spécialiste et pédagogue. Pour ce dernier, l’absence de communication et de dialogue entre les parents et les enfants au même titre qu’entre les enseignants et les élèves, y est pour beaucoup dans la propagation de ce fléau. « Ce déficit de communication crée un climat négatif qui pousse l’enfant à recourir à la violence pour s’exprimer », a-t-il expliqué. « La rue, les mauvaises fréquentations, l’internet et les jeux vidéo violents sont autant de facteurs qui favorisent ce phénomène », a-t-il encore ajouté. L’école n’est pas en reste puisque les comportements négatifs de certains enseignants et éducateurs peuvent avoir une mauvaise influence sur les élèves, a souligné M. Belaïd. La discrimination entre les élèves à laquelle se livrent certains enseignants peut, par exemple, créer des tensions entre les élèves, a-t-il estimé. Le spécialiste a, par ailleurs, déploré l’absence d’un conseiller d’orientation éducative et psychologique, ainsi que l’absence des associations des parents d’élèves dans les écoles primaires et les lycées et la formation insuffisante des enseignants. Le pédagogue a souligné la nécessité d’une stratégie en matière de pédo-psychologie pour la prise en charge des cas de violence au niveau des établissements scolaires en vue d’endiguer ce phénomène. M. Belaïd a enfin insisté sur la revalorisation du rôle des familles et des écoles, ainsi que pour la préservation des canaux de communication entre la famille éducative, les élèves et leurs parents pour venir à bout de ce fléau social. « La mobilisation de l’ensemble des acteurs de la famille éducative est plus que nécessaire pour réduire au maximum ce phénomène, de plus en plus menaçant », a préconisé le conférencier. A signaler que les travaux de ce séminaire vont se poursuivre aujourd’hui par la tenue de plusieurs conférences thématiques.
O.K.