Comme depuis les temps immémoriaux, les campagnards se font un point d’honneur à préserver leurs points d’eau. Les fontaines font partie du patrimoine qu’ils ne peuvent céder ni même partager avec d’autres communautés, même proches. Chaque bourg possède un ou plusieurs points d’eaux dont il est fier. Chacun loue la qualité de l’eau « à nulle autre pareille » de la source de son village, que les habitants préservent comme la prunelle de leurs yeux. Beaucoup d’habitants des zones montagneuses n’utilisent l’eau du robinet que pour les besoins quotidiens du ménage et autres lavages. Pour leur consommation, ils préfèrent l’eau de source, disponible en grandes quantités. En prévision des grandes chaleurs qui s’invitent déjà dans notre quotidien, il est grand temps que certains points d’eau fassent l’objet de l’entretien périodique dont c’est la saison. Certaines fontaines, entourées de broussailles et même d’ordures, nécessitent un toilettage de la part de leurs propriétaires, qui semblent les négliger. L’eau potable ne s’accommode pas de détritus et du manque d’hygiène. « Il me semble que même le goût de l’eau puisée dans des endroits peu propres, est altéré », commente Dda Ali, un septuagénaire qui ne boit que de l’eau de source, été comme hiver, ajoutant qu’il fait plus confiance à ce précieux liquide de la fontaine du village qu’à « toutes les eaux vendues dans le commerce ». L’entretien des bassins et autres réservoirs est, en général, effectué sous forme de volontariat, par les femmes du bourg alors que le débroussaillage des alentours est une tâche qui revient aux hommes. Il ne reste, alors, aux services d’hygiène qu’à déposer la « brique poreuse » devant parer aux éventuelles bactéries qui se développeraient dans le réservoir. Certaines fontaines, à l’image de celle de Zoubga, sont d’une propreté irréprochable. Un exemple qui devrait inspirer plus d’un. Notons qu’il se trouve encore certains points d’eau voués aux ronces que les villageois ont intérêt à réhabiliter. Il est toujours utile de les valoriser, en prévision des coupures dont personne n’est à l’abri, été comme hiver.
A.O.T.