Les heures tristes de la déontologie

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La corporation de la presse écrite souffre de plusieurs maux et problèmes, malgré une expérience pluraliste d’un quart de siècle maintenant. Paradoxalement, une partie des problèmes est générée par ce même pluralisme, lorsque certains acteurs n’arrivent pas à l’assumer comme il se doit sur le plan de la déontologie et de l’éthique. D’aucuns ont trouvé peut-être que le ministre de la Communication a trop insisté sur le professionnalisme et la déontologie. Mais, au vu de quelques pratiques malhonnêtes dont se rendent coupables des « confrères », il apparaît que ce n’est pas assez. La crédibilité de la presse est, par-delà les problèmes socioprofessionnels, techniques ou même d’éventuels harcèlements administratifs, est d’abord rattachée au respect de la déontologie. L’un des fondements de cette dernière est le respect du travail des autres, fruit d’un labeur et d’une vision particulière. Un article de presse est considéré comme unique, même s’il s’agit de la proximité la plus banale touchant un lieu qui peut être le même. En d’autres termes, un papier de presse a une identité. Il ne doit pas être copié ni partiellement ni… Il se trouve que, dépassant ce que l’on pourrait appeler une simple « inspiration », des articles présentés comme inédits reprennent in extenso des paragraphes entiers ou, plus grave, l’ensemble d’un texte appartenant à un autre auteur. Il est vrai que chez nous, malheureusement, l’impunité est encore à l’œuvre. C’est pourquoi, un article d’un journal paraissant à Annaba, L’Est Républicain pour ne pas le nommer- son nom déjà vient d’ailleurs, reprenant un titre qui existe outre-mer – plagie  des paragraphes entiers de la Dépêche de Kabylie. Dans son édition du 5 avril 2015, ce journal livre à ses lecteurs un article intitulé: « Les opérations cadastrales enregistrent un grand retard ». Il enlève juste le mot « Kabylie » de son titre, par rapport à un article que nous avions publié le 12 octobre 2014 sous le titre:  » Les opérations cadastrales enregistrent un grand retard en Kabylie ». Les grands dégâts commencent dès les premiers mots du papier. L’article de M.Bouchama est la reproduction quasi intégrale du papier de la Dépêche de Kabylie. L’auteur s’est attaché au vain scrupule de changer le mot « Kabylie » par Jijel, tout en reprenant les même taux d’avancement des travaux du cadastre, les mêmes adjectifs et les mêmes adverbes.  Pourtant ces derniers font partie du style personnel de chaque journaliste. L’auteur du plagiat aurait pu user un peu de ses neurones pour donner un petit cachet est-républicain à son article. Son article? Dommage!          

                                               

 Amar Naït Messaoud

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