Des villages dans le dénuement

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Les centaines de villages que compte la wilaya de Tizi-Ouzou, bien qu’enchaînés comme des perles sur un collier géant, la montagne du Djurdjura bien sûr, de loin une beauté exquise et angélique que l’on ne trouvera nulle part au monde tellement le don de dame nature est généreux mais en examinant de près et en disséquant ces centaines d’hameaux, le constat ne prête pas à l’optimisme. Les habitants vivent pour la plupart dans le dénuement et la précarité. Ces villages ressemblent beaucoup plus à des dortoirs sans plus. Dans les villages de Maâtkas, des Ouadhias, de Boghni ou de Béni Douala à titre d’exemple la vie villageoise est réduite au minimum. Des villages sans commodités des temps modernes. À Aït Abdelmoumène, Ouadhias tribu, Aït Ergane, Aït Irane, Sidi Ali Moussa, Aït Zaïm ou Tagmount Oukarrouche, pour ne citer que ces villages, les infrastructures de base ne sont pas disponibles, 53 ans après l’indépendance du pays. Certes quelques villages sont alimentés en gaz naturel, en électricité et en eau potable mais le reste ne vient toujours pas. Ces villages continuent d’être dépourvus d’infrastructures sportives et culturelles, de téléphonie fixe et d’Internet et parfois d’unité de soins, d’antennes administratives et d’écoles. Dans ces villages, même le réseau de l’assainissement n’est pas encore généralisé. Les habitants ont toujours recours au fausses septiques et aux rejets à ciel ouvert, c’est dire la gravité de la situation. Le secteur de l’environnement est en souffrance car la collecte des ordures ménagères n’est pas quotidienne et parfois elle ne se fait même pas. Le foisonnement des décharges sauvages et l’inexistence des décharges contrôlées ou de centre d’enfouissement technique accentuent la dégradation de l’écosystème. Le réseau routier est généralement à l’état de piste ou dégradé. L’eau potable est rationnée hiver comme été. Les coupures du courant et les chutes de tension pénalisent des milliers de citoyens. Le chômage et l’apparition de fléaux étrangers à la région il y a quelques années, comme le terrorisme, les kidnappings, les vols, la consommation d’alcool et de stupéfiants, s’ajoutent pour rendre plus dure la vie villageoise. Les villages et les bourgs de la Kabylie profonde étaient et sont toujours démunis des commodités les plus indispensables. Pourtant, ces villages ont été le théâtre où s’est déroulée la guerre de libération nationale. Des milliers d’hommes et de femmes ont sacrifié ce qu’ils avaient de meilleur, leur vie, pour que vivent l’Algérie libre et indépendante. Il est tout à fait juste et légitime que ces villages soient viabilisés.

Hocine

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