Des femmes y prennent part à M’kira

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La fenaison en cette période de l’année est devenue l’affaire des femmes à M’Kira, plus particulièrement, dans sa partie haute qui est montagneuse, alors que ce travail était dévolu auparavant aux hommes. 

Ainsi, depuis ces dernières années, on constate que de nombreuses femmes, des mères de familles en général, n’hésitent pas à s’armer de faucilles pour rejoindre leurs parcelles de terre afin de couper les hautes herbes dont elles sont recouvertes, alors que leurs progénitures jouent à côté d’elles. « Nos parcelles de terre ne sont plus travaillées comme auparavant, car nous, en tant que femmes, nous ne pouvons le faire alors que nos hommes sont occupés par leur travail du matin jusqu’au soir, ce qui fait qu’elles sont toujours en jachère et il n’y a que les herbes sauvages qui y poussent », nous confient ces vieilles femmes qui se remémorent le bon vieux temps où les terres étaient labourées avec des pairs de bœufs et qu’à la place de ces herbes, y poussaient du blé et de l’orge ainsi que d’autres légumes, plus particulièrement les pommes de terre, les oignons, l’ail ou les cardes et les épinards. Par ailleurs, nos interlocutrices n’hésitent pas à nous avouer que ce grand intérêt pour la fenaison est très simple. « En plus de sécuriser le village des incendies, nous écoulons ces aliments qui sont devenus très onéreux. Les prix des plantes fourragères ou du foin sont très élevés. Et comme les herbes de nos terres sont de très bonne qualité elles sont très demandées par les éleveurs qui viennent s’y ravitailler même de très loin », nous déclarent nos interlocutrices avant de lâcher que le prix d’une botte d’une vingtaine de kilogrammes est vendue à huit cents (800) dinars. « Après avoir coupé les herbes, nous attendons le passage de la botteleuse, dont le prix est actuellement de quarante dinars l’unité pour en faire des bottes,  avant de les stocker », ajoutent nos interlocutrices qui semblent très satisfaites de cet apport d’argent pour leurs foyers.          

 Essaid Mouas

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