Les villageois d’El Aouaouda, relevant de la commune de Kadiria, à une quarantaine de kilomètres à l’Ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, vivent dans des conditions lamentables.
C’est par le biais d’une pétition que ces villageois interpellent le premier magistrat de Bouira, afin qu’il intercède en leur faveur. Les signataires de cette pétition, dont une copie nous a été remise, écrivent en préambule : « Le village d’El Aouaouda vit dans une extrême précarité », avant d’égrener les nombreuses carences dont ils disent souffrir. « Le gaz naturel n’est toujours pas arrivé à notre commune, malgré les assurances répétées des élus locaux. L’eau potable se fait toujours attendre, et ce, malgré le lancement en 2011 du projet de raccordement au réseau AEP », peut-on lire dans ce document. Un peu plus loin, les requérants attirent l’attention du wali sur le fait que « le réseau d’assainissement de notre localité date des années 80 et se trouve dans un état de vétusté des plus avancées ». Autre volet abordé par ces citoyens mécontents est celui relatif à l’aménagement, notamment la réfection du chemin communal qui conduit à leur village, lequel serait, selon eux, dans un état « lamentable ». En effet, ce bourg, situé à la limite administrative entre la commune de Kadiria et celle de Maâla, perché à plus de 890 mètres d’altitude, est coupé du monde. Les citoyens rencontrés sur les lieux ne savent plus à quel responsable s’adresser, afin de mettre un terme à la détérioration qui affecte leur patelin. Ce village de près de 4 500 âmes est laissé à l’abandon, depuis plusieurs années. Ce qui provoque, chez la population, un sentiment de marginalisation et d’exaspération. Les villageois demandent le raccordement de leurs foyers au réseau d’AEP, à celui du gaz naturel, ainsi que l’aménagement de leurs routes dont la majorité est dans un état de délabrement avancé. «Depuis plus de quarante ans, notre village n’a bénéficié d’aucun plan d’aménagement. Nous sommes isolés et nous manquons de tout!», soulignent certains villageois. L’épineux problème du raccordement au réseau d’AEP constitue l’un des obstacles au développement de ce village, qui compte pas moins de 38 martyrs durant la guerre de révolution nationale. Bon nombre de citoyens ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. «On est encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau à partir d’une source située à une dizaine de kilomètres en contrebas», dira un habitant de ladite localité. Un autre assurera que lui et ses enfants continuent à s’approvisionner en eau à dos d’âne, traversant des chemins escarpés et infestés de sangliers et de bestioles. Ahmed, agent à l’APC de Kadiria, dira : «Les autorités de la wilaya s’étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau d’AEP, à partir du barrage Koudiat Acerdoune, sis dans la commune voisine de Maâla. « On nous a promis, depuis 2011, que notre localité allait être raccordée aux eaux de ce barrage. Quatre ans plus tard, on est toujours obligés de parcourir des kilomètres, jerricanes à bout de bras. C’est inadmissible », vociféra-t-il. Quant au gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. Pour rappel, au mois de septembre dernier, une délégation, composée d’une centaine de villageois a tenu un sit-in devant le siège de la wilaya, afin d’exprimer leur colère et réclamer un semblant d’aménagement pour leur hameau. «On exige une route digne de ce nom et non une piste qui reste impraticable à la moindre chute de pluie», dira un villageois. Cette route, faut-il le préciser, se trouve dans un état lamentable, sur plus de 8.5 kilomètres. Et c’est le moins que l’on puisse dire. En effet, les crevasses et les nids-de-poule y sont légions. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont survenus au niveau de cette route particulièrement sinueuse. Selon l’imam de cette localité les citoyens, notamment les jeunes, font preuve de beaucoup de sagesse pour ne pas sombrer dans les divers fléaux sociaux.
Ramdane B.

