L’APC d’Akbou dans l’impasse

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Approuvée le 11 janvier 2015 lors d’une session «tumultueuse» qui s’est déroulée à huis clos, la délibération portant le budget primitif de la commune d’Akbou a été annulée, avant hier, par le tribunal administratif de Béjaïa, a-t-on appris de sources communales.

Il s’agit d’un fait inédit dans les annales de cette commune de près de 100 000 habitants. Résultat : les subventions -tant attendues- destinées aux associations sportives, sociales et culturelles, l’approbation des tableaux d’effectifs pour le payement des salaires des fonctionnaires de la commune et d’autres points restent, par conséquent, pendants suite au verdict du tribunal administratif. Selon des sources dignes de foi, la délibération du BP 2015 serait entachée de nombreuses «irrégularités», révélées et dénoncées par les élus de l’opposition quelques jours après son approbation, dont « l’absence du quorum» ! Pour un exécutif, fier de ses 20 ans d’expérience, «ce dépassement est intolérable», fait remarquer un ex-administrateur de la commune. Selon la version des élus ayant déposé plainte, seulement 10 élus sur 23 ont voté la délibération de l’assemblée tenue, faut-il le rappeler, à huis clos suite à l’interruption de la session par l’assistance. L’absence flagrante de cette délibération sur le registre des délibérations 2014-2015 a été constatée de visu par l’huissier de justice dépêché par le juge du tribunal administratif. C’est un véritable «coup de grâce » pour une commune considérée, à juste titre d’ailleurs, comme l’une des  plus riches du pays. Composée de 23 élus, la commune d’Akbou se cherche encore une voie  pour amorcer une véritable dynamique de développement ! Néanmoins, près de 500 projets inscrits depuis belle lurettes sont en stand-by. Même si la région dispose d’une zone d’activité très dynamique générant chaque année des milliards de recettes fiscales et un commerce très prospère, il n’en demeure pas moins que la gestion interne de la municipalité d’Akbou est toujours sujette à critique. Pour preuve, le vote du BP 2015 vient d’être remis en cause par la justice. Ce BP, sésame très important pour le fonctionnement, l’équipement et l’investissement de l’APC durant l’exercice de cette année, est «passé à la trappe». «Nous revoilà à la case départ !», commente un citoyen de la région. Disposant d’un budget de plus de 150 milliards de centime, toutes les délibérations portant sur 18 ordres du jour sont annulées. «L’APC est devant un énorme problème», avoue un fonctionnaire de la municipalité. En effet, le maire, Abderrahmane Bensbâa qui préside pour la quatrième fois aux destinées de la ville du Piton, est devant deux choix uniquement pour faire marcher, ne serait-ce que le chapitre fonctionnement de la mairie. «L’APC devrait se réunir une nouvelle fois à l’effet d’approuver dans des temps records le BP ou interjeter un pourvoi en cassation au niveau du même tribunal. Ce qui est aussi une affaire qui prendra du temps», explique-t-on. « Avant de déposer cette plainte, nous avons interpellé à maintes reprises, les membres de l’exécutif afin que la séance ordinaire soit refaite vu, d’ailleurs, les irrégularités que nous avons pu constater. Devant le mépris affiché à notre égard et leur volonté de continuer à pratiquer la gestion unilatérale, nous avons décidé de saisir le tribunal administratif de la willaya de Béjaïa, et ce, pour que la lumière soit faite sur ce dossier et pour montrer aussi le degré de l’incompétence et de l’irresponsabilité de cet exécutif», évoque dans la foulée les élus de l’opposition. Pour l’exécutif, nous avons à maintes reprise tenter de joindre ses membres, mais en vain. Seul, Mr Iskounène, vice-président chargé du social, lequel a présidé l’assemblée vu l’absence du maire étant en congé de maladie, qui a répondu présent à notre sollicitation. «C’est au maire de décider de ce qu’il fallait faire. Les élus de l’opposition n’auraient pas nié leur présence lors de la séance plénière, sinon nous n’y arriverons pas à pénaliser toute une population d’un moindre développement», dira-t-il. Mais pour l’opposition, «la justice doit s’autosaisir pour faux et usage de faux».

Menad Chalal

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