Les travaux de la discorde

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Lors d’un rassemblement organisé au niveau du chef-lieu communal, dans l’après-midi d’avant-hier, vendredi, les citoyens de Kendira ont exprimé encore une fois leur désarroi au sujet de ce qu’ils ont qualifié de « mascarade » concernant la manière dont a été réalisé le tronçon de 17 Km de la RN75 allant de Barbacha à Kendira. Ils ont réitéré leur détermination à aller jusqu’au bout de leur action, jusqu’à la venue d’une commission ministérielle pour enquêter sur cette affaire.  A rappeler que ces citoyens ont préféré recourir à des actions de rue pour faire entendre leur voix, après avoir rejeté l’offre des responsables de la direction des travaux publics de la semaine dernière de s’assoir autour d’une table de négociations, ayant été déçus par des engagements non tenus. Après la fermeture de la RN75 durant deux jours, les contestataires ont procédé trois jours durant à la fermeture des sièges de leur APC et de la daïra de Barbacha. Cela avait été décidé après l’accident qui eut lieu au niveau du point de fermeture de la RN75 au lieu dit Tibkirt avec comme conséquence trois personnes brûlées par les flammes des pneus, dont un jeune candidat au BAC atteint grièvement et qui se trouve actuellement toujours hospitalisé. L’affaire est entre les mains de la gendarmerie pour déterminer les circonstances exactes de ces dépassements. Et c’est suite à ces dérapages que des citoyens de Kendira se sont réunis vendredi pour débattre des suites à donner à leur mouvement. Leur colère ne cesse de grandir, et même si leurs revendications sont multiples, leur principale réclamation consiste en la venue d’une commission ministérielle et la constitution d’un comité communal pour suivre l’affaire de près. Le P/APC de Kendira avait souligné que les services de la commune avaient adressé au moins 20 PV à toutes les autorités concernées dont le wali de Béjaïa, qui, contre toute attente, avait déclaré sur les ondes de la Radio locale, jeudi soir, qu’il n’avait pas été « averti » de ce dossier de la RN75. « Faux », dira le maire de Kendira devant la foule. « Je suis prêt à le contredire. Il a été destinataire de plusieurs écrits, ainsi que le procureur et les autorités sécuritaires », a-t-il révélé.  Qui a tort qui a raison, n’est pas ce qui intéresse le commun des mortels de Kendira. Tout le monde s’attache à ce que règnent le calme et la stabilité et que le problème soit réglé pacifiquement et dans la légalité. Par ailleurs, les responsables de la DTP, nous dit-on, ont instruit la tutelle qui serait sur le point de diligenter une commission comme demandée par les citoyens. Cela pourrait certainement faire baisser la tension dans cette localité montagneuse, une tension qui a encore mis les engins au point mort et causé un retard dans l’achèvement de ces travaux qui, il est vrai, traînent. Notons par ailleurs que ces travaux ont provoqué l’ire de ces citoyens qui ne cessent de crier haut et fort qu’ils ne sont pas réalisés selon les études préliminaires du projet, en ce qui concerne les ouvrages, les accotements et la largeur de la chaussée. Sans oublier le fait que leur lenteur a causé des affaissements de terrain sur une propriété privée située à Bourached. Des anomalies qui en cas de leur confirmation pourraient amener à refaire tout le tronçon, des dépenses en plus mais surtout le calvaire des usagers de cet axe et des habitants de la région qui va perdurer. 

                 

  Nadir Touati

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