Les douze élus contestataires de l’assemblée populaire communale de Larbaâ Nath Irathen passent au stade supérieur et annoncent leur retrait de confiance au maire.
Une décision «irrévocable» transmise au wali qu’ils devraient soumettre à la prochaine assemblée générale. Deuxième round dans l’affaire qui oppose douze (12) élus à l’assemblée populaire communale de Larbaâ Nath Irathen contre le maire de la même assemblée. En effet, après avoir déjà dénoncé la mauvaise gestion de ce dernier des affaires de la région, cette fois-ci les élus contestataires annoncent directement leur volonté d’un retrait de confiance au maire. En effet, s’étant fendus d’une longue déclaration, dont nous détenons une copie, les signataires issus des différentes formations qui composent l’assemblée, dont ceux issus du même parti que celui du maire, à savoir le FFS, expliquent : «Nous constatons que l’APC va droit au mur, et nous n’avons d’autre choix que celui d’annoncer notre retrait de confiance au P/APC de Larbaâ Nath Irathen». Une décision sur laquelle le wali a d’ailleurs été interpelé à travers une lettre datée du 15 mai dernier et ayant pour objet «Retrait de confiance au président de l’APC de Larbaâ Nath Irathen». La déclaration des élus se voulait une réponse à une mise au point du maire après une première dénonciation des élus. Ces derniers ont d’ailleurs préféré qualifier la sortie du premier responsable de l’APC d’«inquiétante», «maladroite» avec laquelle le maire a voulu « prendre des raccourcis machiavéliques pour dissiper ses nombreuses frasques par des diversions insignifiantes». Un procédé qui a tout «d’une tentative de cacher le soleil avec un tamis» alors que «ça aurait été plus judicieux de répondre aux ‘’maîtres chanteurs‘’ (que nous représentons) et à la population en générale par ses réalisations», notent-ils. Préférant pour leur part «dire des vérités» sur la gestion des projets, qu’ils dressent point par point. Soulignant au passage «qu’il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut rien voir», ils s’interrogent sur ce qu’il adviendra des 14 milliards de centimes du Fonds commun des collectivités locales (FCCL) dont devait bénéficier la commune».
«On ne peut pas bloquer une institution qui est déjà bloquée»
Etant donné expliquent-ils, que ce fonds est «tributaire des suggestions émises, lors des réunions des assemblées générales, par des élus et des comités de villages et quartiers de chaque communes et que notre assemblée est déjà au 45ème jour de retard des délais réglementaires de la tenue d’une assemblée générale ordinaire, la dernière remonte au 29 janvier 2015». Par la suite c’est le quota des 20+100 aides à l’habitat rural, se demandant ce qu’il en était de ce projet, d’autant plus que «la commission sociale a finalisé son travail il y a cinq mois de ça», soulignent-ils. Les signataires de la déclaration, au nombre de 12 sur les 19 élus que compte l’assemblée, déplorent aussi la répartition des 5 milliards de centimes dans le cadre du Plan communal de développement (PCD) répartis «par la maire, seul, loin du regard de son exécutif et encore plus de celui des présidents de commissions concernées». Entre l’aménagement urbain qui «tarde à se réaliser», la réfection des trottoirs de la ville «dotée de la somme de 300 millions de centimes qui n’est toujours pas lancée», tout comme «l’amélioration urbaine dotée de la même somme» et celle de «l’amélioration rurale de l’ordre de 250 millions de centimes et l’amélioration du service public pas encore lancés », les élus estiment que leur localité est «vraiment à la traîne». D’autres interrogations ont été soulevées par les élus, notamment en ce qui concerne le projet de la bibliothèque de Taourirt Amokrane, les travaux de réhabilitation du cinéma Afrique de l’ordre de 150 millions de centimes ayant changé d’intitulé pour un plan de circulation de la ville dont les élus se demandent «où en est-on ?». Les contestataires s’interrogent aussi sur «la relance des PPDRI dans certains villages entamée puis abandonnée, l’achat de deux véhicules légers et de deux minibus, la réalisation d’une annexe administrative au chef-lieu», entre autres interrogations. Pour ce qui de soumettre à la prochaine assemblée générale leur décision de retrait de confiance, comme le soulignait hier un des élus, venu à la rédaction, les contestataires veulent «prendre à témoins notre population et toutes les autorités compétentes de cette décision irrévocable, mûrement réfléchie», ajoutant que «de toute façon on ne peut pas bloquer une institution qui est déjà bloquée».
Tassadit. Ch.

