C’est pour le deuxième week-end que des chasseurs sont venus mener une autre battue dans cette vallée. En effet, aux environs de onze heures, un cortège de voitures portant des plaques d’immatriculation différentes (15, 16, 35, 10) arrive à proximité de l’école primaire d’Azru N’Tamarth. Plus d’une vingtaine de chasseurs armés de fusils de chasse, escortés par des chiens, commence alors à rechercher dans les coins et recoins de la vallée, notamment dans les champs de blés où se cachent les sangliers. La chasse n’a pris fin qu’à la tombée de la nuit. » Quand j’ai entendu les coups de feu, j’avais vraiment peur. Je croyais que c’était un acte terroriste. Peu de temps après, j’ai vu des chiens courir vers l’endroit d’où arrivait ces coups de feu. C’était un sanglier qui venait de tomber. Alors, j’étais réconforté « , nous racontera un habitant du hameau dit » Les Flissi ». Ce qui est important à signaler est que ces chasseurs étaient vraiment des professionnels, car ils savaient débusquer ces animaux de leurs caches. « Ce n’est pas la première fois que je participe à une telle battue. Je vous dirais que nous venons de goûter à ce genre de loisir, car pendant la décennie noire, on ne pouvait pas sortir avec nos fusils de chasse. Tout d’abord, nous les avions remis à l’Etat, ensuite on risquait gros », nous confiera ce chasseur venu de Lakhdaria (l’ex-Palestro). Tout comme cet interlocuteur, ils ont tous montré leur satisfaction qu’ils sont maintenant libres de chasser et s’adonner à ce loisir. Le groupe de chasseurs a sillonné des centaines d’hectares. On ne connaît pas exactement le nombre de bêtes éliminées, mais, à en croire l’un d’eux, il y aurait plus d’une dizaine en une journée. » En tout cas, la semaine passée, nous avons tué cinq bêtes. Parfois, il est difficile de les faire sortir de leurs antres », nous expliquera l’un de ces chasseurs qui a intégré le groupe. Du côté des agriculteurs, c’est la satisfaction. » Vraiment, c’est un soulagement de voir ces chasseurs venir nous porter secours parce que ces bêtes arrivent jusqu’aux portes de nos maisons. Et puis, elles saccagent tout sur leur passage. Nous souhaitons que d’autres battues soient menées notamment au moment du lancement des cultures maraîchères parce que c’est la période la plus redoutée par tous », ajoutera cet agriculteur d’Azru N’Tamarth. Ce n’est que vers dix-neuf heures que les clairons ont retenti pour que ces chasseurs se rassemblent à l’endroit même où étaient garés les véhicules. » Le chef fait l’appel et prononce un petit discours avant que le cortège ne reparte en fanfare après cette autre battue réussie. Et le rendez-vous est donné pour le week-end prochain dans un autre lieu.
Amar Ouramdane