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Des rues au centre-ville sans identité !

La ville de Seddouk a commencé à refaire son look juste après le départ des colons qui l’ont fondée en 1880, c’est-à-dire après l’indépendance du pays. Elle a été organisée par les autorités locales de l’époque qui ont procédé à la baptisation de ses ruelles et placettes aux noms de chouhadas, une façon de les immortaliser et de faire connaître aux générations futures les hommes qui se sont sacrifiés pour arracher la patrie et la liberté confisquées durant 130 ans par le colonialisme français. Une plaque de rue est placée donc aux deux extrémités de chaque ruelle. Ces plaques sont indispensables pour les facteurs qui distribuent le courrier à domicile et servent aussi à orienter les étrangers à la recherche d’adresses. Elles ornaient par ailleurs les ruelles et placettes de la ville. Cinquante ans après leur mise en place, il s’avère aujourd’hui que beaucoup de plaques ont disparu suite à des démolitions d’habitations ou à des travaux de réfection des édifices. Il y a une dizaine d’années, le bureau de Seddouk de l’organisation nationale des enfants de chouhada a saisi qui de droit, notamment l’APC et la daïra, pour exiger le remplacement par des neuves de toutes les plaques de rue disparues. L’assemblée populaire communale précédente (2007/2012) a commandé environ 80 pour remplacer l’ensemble des plaques de rue et non pas seulement celles qui ont disparues. Mais à leur réception, les membres du bureau de l’ONEC les ont refusées à cause de la matière avec laquelle elles ont été faites s’apparentant à du papier cartonné la jugeant qu’elle ne résistera pas aux intempéries. Le président actuel du bureau de l’ONEC de la commune de Seddouk, Ait khelifa Akli en l’occurrence, élu il y a deux ans, a relancé le dossier juste après son investiture en saisissant par écrit le président de l’APC de Seddouk avec copie adressée au chef de daïra, lui demandant de trouver un fabricant de plaques en métal. Nous avons consulté ce responsable de l’ONEC qui nous a donnés beaucoup plus de précisions sur ce dossier. « Quand on est allé voir le P/APC la première fois, il nous a informés que l’APC a dégagé un montant de 800 000,00 dinars pour un projet de remplacement de toutes les plaques des ruelles de l’ancienne ville. On l’a saisi par écrit lui demandant de commander des plaques en métal comme elles sont faites partout à travers le territoire national », a expliqué notre interlocuteur qui n’en revient pas en recevant la réponse de l’APC, qui dit ne pas trouver de fabricants de plaques de rue en métal. « Le ministère des Moudjahidine a saisi pourtant toutes les APC et nous détenons la copie de l’écrit qui leur a été adressé leur demandant d’activer l’opération des baptisations. À notre grand étonnement, notre APC nous a répondu il y a deux mois de cela, qu’elle n’a pas trouvé de fabricants de ces plaques de rue. Pour nous, c’est une fuite en avant, sinon comment ont fait les autres APC pour trouver des fabricants de plaques en métal », s’est interrogé notre interlocuteur. La ville de Seddouk ne cesse de s’agrandir avec la création de grandes citées, d’où la création aussi de ruelles et placettes à baptiser. Selon ce responsable du bureau de Seddouk de l’ONEC, des demandes ont été formulées depuis belle lurette à l’APC pour arrêter le nombre de sites à baptiser, des demandes qui sont restées sans suite, poursuit-il. Néanmoins, l’opération portant sur la baptisation de douze édifices publics, pilotée par les bureaux de Seddouk de l’ONEC et de l’ONEM et entamée il y a une année, va bon train. À chaque célébration d’un événement historique est baptisé un édifice ou deux.

L. Beddar

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