Des propriétaires des fermes EAC réagissent

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Dans une requête adressée à toutes les autorités dont une copie nous a été remise, des propriétaires des exploitations agricoles EAC de Tamourt Ouzemour interpellent les pouvoirs publics, notamment les directions de l’hydraulique et de l’agriculture, directement concernées, pour mettre fin à l’agression des ruisseaux de drainage et d’évacuation des eaux pluviales tant par des déversements de déchets ménagers que par des déblais provenant des travaux de fouilles et terrassement des nouvelles constructions. Ces agressions, expliquent-ils, entraînent des obstructions des torrents et déviations des cours d’eaux pluviales sur les terrains agricoles sur lesquels elles commettent des dégâts, et aggravent du coup l’érosion du lit des rivières, dont la gravitation de leur itinéraire fort incliné et les violentes crues que provoque la moindre chute de pluie les transforment en foreuse qui « mange » des parcelles entières de terrains de ces exploitations hautement fertiles. Aussi, elles portent atteintes aux alignements d’oliviers le long des deux berges de ces ruisseaux que l’érosion déracine. Ce cas relaté pose avec acuité le phénomène de l’érosion et les dégâts que causent l’ensemble des cours d’eau de la région. Ces derniers provoquent d’incalculables dégâts sur les terrains agricoles, et mettent en danger des habitations et des ouvrages d’utilité publique des plus stratégiques. C’est le cas des lignes électriques, des routes entre autres.  Nous citerons à titre d’exemple la ligne électrique HT de Taghzout Nath Mansour, à Ath Vouali, dont des poteaux ont été renversés par les crues d’Assif n’Sahel, l’hiver passé. Le pont d’Assif Tiksiridene sur la RN26, à la sortie Est du chef-lieu de la commune de Chorfa, est aussi touché par ces crues. En effet, un pâté de maisons mitoyennes des berges et deux lignes électriques au même endroit ont été dangereusement fragilisés par les crues d’Assif Aghbalou. Ceci s’est produit lors des dernières crues qu’ont occasionnées les violentes perturbations atmosphériques, aggravées par la fonte des neiges durant l’hiver écoulé. Des cas préoccupants signalés dans ces mêmes colonnes au fur et à mesure qu’ils se manifestent et se font menaçants. Cet état de fait n’a fait réagir personne puisque rien n’a été entrepris pour y juguler ces cours d’eau qui provoquent leur lot de dégâts à chaque retour de la saison humide. Ces mêmes cours d’eaux prennent naissance en haute montagne sur les flancs Sud du massif du Djurdjura dont l’itinéraire descend presque à pic, formant une gravitation accentuée sur 25 Kms. Ce qui explique la violence de ces impressionnantes et spectaculaires crues en arrivant dans la plaine, lesquelles mettent en danger la population et les ouvrages d’utilité publique hautement stratégiques, y compris les pistes agricoles réalisées à coup de milliards. Des pistes ô combien importantes pour le développement agricole. Les agriculteurs voient ainsi valoriser leurs terres, et ce, grâce à ces nombreuses voies d’accès. Des voies qui ont complètement désenclavé la région et ont permis aux centaines de paysans de renouer avec le travail de la terre, créant ainsi une nouvelle dynamique à laquelle hélas ces crues qui détruisent ces ouvrages apportent un frein brutal. Pourtant, les services techniques des secteurs directement concernés, à savoir l’hydraulique, l’agriculture et les forêts, ont mis en place, depuis ces cinq dernières années, un mécanisme de lutte. Ce dernier consiste en la réalisation du système dénommé « correction torrentielle » qui permet l’aménagement de gabions aux endroits sensibles. Un ouvrage des plus efficaces et à moindre frais composé uniquement de deux matériaux qui sont la pierre, largement disponible dans les lits même de ces ruisseaux et ravins, et le grillage Zimmerman localement fabriqué. Il faut dire que cet ouvrage a démontré son efficacité partout où il a été réalisé. Seulement, ces opérations sont menées au compte-gouttes et tardent à se généraliser pour mettre un terme à ces incommensurables dégâts des pluies hivernales.

Oulaid Soualah

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