Iguer Oueslan représentera la wilaya de Béjaïa

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Le chemin menant vers la plus petite et lointaine localité de la commune de Barbacha, Iguer Oueslen, un petit patelin situé à la limite des communes de Feraoun et Ait Mouhli, est impraticable, voire même dangereux.

Le projet de gaz et du bitumage de cette soi-disant route sont à l’arrêt à plusieurs mètres du village pour un problème d’opposition d’un riverain du village voisin Iouendajen, ce qui a rendu la vie infernale aux habitants de ce village dont un grand nombre a préféré partir ailleurs. Pourtant, ce n’est pas vraiment le cas, car il suffit juste d’y mettre les pieds pour découvrir un endroit paradisiaque, un petit coin calme qui procure le goût de vivre, loin de la tension et du stress des villes. « Je sens que la terre s’arrête de tourner quand je mets le pieds dans ce village où l’on n’entend que le gazouillement des oiseaux, et l’on ne voit que les mouvements des branches d’arbres fruitiers. Vraiment, c’est un endroit paradisiaque qui me permet de respirer de l’air pur », témoigne un visiteur venu d’Alger.  Ce petit village a vécu un événement sans précédent qui le sortira certainement de son anonymat. Il est choisi pour qu’il représente la wilaya de Béjaïa dans un court-métrage pour la création d’un site Web pour la promotion des plats traditionnels. Un challenge lancé par une femme du métier qui défend ces plats préparés à l’ancienne avec l’art et la manière en arrivant à réunir plus de 320 000 mordus de la cuisine traditionnelle, devenus des membres du groupe « Tata H’biba ». Cette femme s’appelle Tata H’biba, un nom très célèbre sur le réseau social Facebook de par l’idée qu’elle fait circuler et les conseils et consignes qu’elle donne à ses fans. Cette algéroise, de par son amitié particulière avec Samira Abdiche, une jeune dame de Béjaïa, plus particulièrement de ce petit village Iguer Oueslen, a débarqué le week-end dernier dans cette localité perdue pour démarrer son projet de création d’un réseau d’échanges pour la sauvegarde des plats traditionnels et faire leur promotion. « Je viens de découvrir des gens simples et humbles et un trésor en matière de gastronomie locale. Des plats à la portée de tous, bien riches, et bio», souligne le « chef » Tata H’biba, réunie avec quelques femmes du village qui s’apprêtent à préparer quelques plats de la région qui figureront parmi les recettes nationales à promouvoir. A cet effet, un regroupement des 48 wilayas aura lieu le 14 juin prochain au bastion 13 de Bab El Oued à Alger, lors duquel il sera donné le premier tour de manivelle au court-métrage du site web de ce groupe d’échanges de plats traditionnels, un projet qui redonnera sa place à l’art culinaire et surtout encouragera les familles à faire revivre la cuisine ancienne, en d’autres termes un retour aux sources. « Nos grands-mères sont des cordons bleus, car voyant les tendances actuelles en matière de cuisine en Europe et en Amérique, c’est la cuisine simple, bio, avec des produits du terroir comme le font nos mères », témoigne cette dame qui défend une alimentation basée sur des ingrédients naturels, sans colorants, juste ce que nous mangions il y a quelques décennies. Les femmes de cette localité qui seront ambassadrices de toute la région de la Soummam n’ont ménagé aucun effort pour honorer la cuisine locale et tout le monde a mis la main à la patte pour préparer quelques plats bien connus de chez-nous. Tout sera filmé et cela se fera au niveau de toutes les wilayas du pays pour arriver enfin à confectionner une vrai liste des plats traditionnels à faire connaître pour les besoins d’une cuisine saine comme cela est indiqué par les diététiciens et les médecins. Le choix d’un petit village comme celui-là est fait pour le motif que les villageois continuent contre vents et marrées à sauvegarder les coutumes ancestrales, dont les ingrédients de cuisine et surtout la manière de cuisiner. Il ya aussi cette possibilité d’avoir des légumes frais récoltés du jardin près de la maison, de cette nature qui échappe à la pollution ; il y a aussi cette envie de garder les us et coutumes comme c’est le cas à Iguer Oueslen, un petit patelin isolé par une voie d’accès en nette dégradation. Néanmoins, une chance vient de lui être offerte pour sortir de l’anonymat et, peut-être, fera parler de lui, de la jalousie de ces habitants de rester fidèles à leurs traditions.

 Nadir Touati

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